Législatives anticipées : les Sénégalais se rendent aux urnes
Plus de sept millions de Sénégalais sont appelés aux urnes ce 17 novembre, à l'occasion d'élections législatives anticipées. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, en septembre, par le président Bassirou Diomaye Faye, 165 sièges de député sont en jeu.
Ce 17 novembre, dès 8h du matin, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes pour permettre aux Sénégalais de se rendre aux urnes et renouveler leur Parlement. Avec 41 listes en lice, pour les 165 sièges à pourvoir, ce scrutin, qui fait suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en septembre par le président Bassirou Diomaye Faye, s’annonce comme un tournant crucial pour l'équilibre politique du pays.
Quelque 7,3 millions de Sénégalais sont appelés à se prononcer à l'occasion de ces élections. Le président, élu en mars dernier, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, ont besoin d'une majorité qualifiée des trois cinquièmes à l'Assemblée afin de pouvoir faire adopter leur programme et mettre en œuvre leurs réformes.
Ces élections représentent également le premier test électoral pour le parti au pouvoir, le Pastef (Parti des Sénégalais pour le travail, l'éthique et la fraternité), après sept mois à la tête du pays.
Face au Pastef, l'opposition se montre optimiste quant à ses chances de conserver sa majorité. L'ancien président Macky Sall, malgré son annonce de retrait de la politique il y a sept mois, est revenu dans la course et se présente à la tête de sa coalition, «Takku Wallu».
Résidant actuellement au Maroc, il a mené sa campagne à distance, en espérant rallier les Sénégalais à sa cause.
Une campagne entachée de violences
Tout comme l'ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias, l'ex-dauphin de Macky Sall, Amadou Ba, a présenté une liste parallèle. Ces deux coalitions sont, respectivement, «Sam Sa Kaddu» et «Jamm ak Njarin».
Ces deux semaines de campagne électorale ont été marquées par des tensions croissantes entre le camp présidentiel et celui de l'opposition. Le 11 novembre, à Saint-Louis, dans le nord du pays, des affrontements ont opposé des partisans du Pastef à des hommes de la sécurité d'un convoi de l'opposition, faisant plusieurs blessés.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, qui a imputé ces violences à des partisans de Barthélémy Dias, avait appelé sur Facebook à ce «que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé soit proportionnellement vengé». «Nous exercerons notre droit légitime à la riposte», a-t-il notamment déclaré.
Face à cette escalade, le ministre de l'Intérieur a lancé un appel au calme, assurant que toutes les mesures étaient prises pour assurer le bon déroulement du scrutin.