COP 29 : neutre en carbone, Madagascar fonde le club «G-Zéro»
À la COP 29, Madagascar prend les devants en annonçant la naissance du G-Zéro, une coalition de pays engagés vers le «net zéro». Aux côtés du Suriname, du Panama et du Bhoutan, la grande île a rassemblé les pays ayant le statut de «carbone négatif», ou de «neutralité carbone».
En collaboration avec le Suriname, le Panama et le Bhoutan, Madagascar a lancé une alliance des pays neutres ou négatifs en carbone, action ambitieuse des États considérés comme étant les poumons de la planète, car «ils contribuent activement à la réduction du dioxyde de carbone dans l’atmosphère», selon une communication du ministère de l’Environnement rapportée le 14 novembre par le journal L'Express de Madagascar.
La coalition G-Zéro a été officiellement lancée le 11 novembre lors de la deuxième journée de la COP 29 tenue dans la capitale azerbaïdjanaise de Bakou. Cet événement marque la concrétisation des discussions initiées lors du Sommet de l’avenir au siège des Nations unies, à New York, en septembre dernier.
La COP 29 (Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) est un sommet international sur le climat où les pays se réunissent pour discuter et négocier des actions visant à limiter le réchauffement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Bilan naturellement neutre
Avec moins de deux tonnes de CO2 par an et par habitant, l'un des taux les plus bas au monde, Madagascar bénéficie d'un capital naturel exceptionnel. D'une faible densité de population, la quatrième plus grande île du monde n'a jamais cherché à atteindre la neutralité carbone. Le pays a naturellement toujours absorbé plus de CO2 qu’il n’en émettait à l'échelle mondiale, a rapporté RFI.
Pour préserver ce statut, le ministre malgache de l'Environnement, Max Fontaine, à la tête de la délégation de son pays à la 29e édition de la conférence internationale sur le climat, estime que ce rôle de puits de carbone doit être accompagné de contreparties financières.
«Cette coalition est aussi un moyen de trouver des solutions pour rétablir une véritable justice climatique», a assuré le ministre malgache. «Il n’est pas normal qu’aujourd’hui, Madagascar doive s’endetter pour diriger certains projets d’adaptation aux effets du changement climatique. Ces fonds doivent être des subventions, des dons, car c’est la responsabilité du monde d’aider Madagascar à faire face aux conséquences du réchauffement climatique», a-t-il souligné.
En effet, les émissions de gaz à effet de serre augmentent, et Madagascar pourrait basculer dans le camp des pays émetteurs dès 2026. En raison de feux incontrôlés, l’île a perdu, entre 2001 et 2023, un million d’hectares de forêts primaires humides, selon Global Forest Watch, soit l’équivalent de la superficie totale de la région Menabe, à l’ouest de l’île.
La COP 29 de Bakou a aussi été l'occasion de réévaluer les engagements des grandes puissances industrielles et d'encourager des actions plus concrètes face à la conjoncture environnementale actuelle.