«L’UE et l’OTAN encouragent Kiev et deviennent ses complices» : Maria Zakharova sur les attaques contre la centrale de Zaporojié

Moscou met en garde contre une escalade majeure alors que les centrales nucléaires russes sont régulièrement visées par des drones ukrainiens. Le silence de l’Occident, accusé de couvrir ces actes, alimente les tensions. Dans la nuit du 6 au 7 octobre, une nouvelle attaque a visé la centrale de Novovoronej.
Un drone des forces armées ukrainiennes a tenté d’attaquer la centrale nucléaire de Novovoronej dans la nuit du 6 au 7 octobre, selon le groupe public Rosenergoatom. L’engin a été neutralisé par des moyens techniques avant de s’écraser sur la tour de refroidissement du bloc énergétique n° 6, où il a explosé. L’impact n’a causé ni blessés ni dégâts majeurs, bien qu’une trace sombre ait été observée sur la structure. Les blocs 4, 5 et 6 continuent de fonctionner normalement, et le niveau de radiations reste dans les normes naturelles.
La centrale nucléaire de Novovoronej, située à 45 kilomètres au sud de Voronej, fournit à elle seule 92 % de l’électricité de la région. Déjà en septembre et en août derniers, d'autres installations nucléaires russes avaient été visées par des drones ukrainiens, notamment les centrales de Koursk et de Smolensk. Le 12 septembre, un drone ukrainien avait été neutralisé à proximité du réacteur n° 3 de la centrale de Smolensk.
Zaporojié dans le viseur de Kiev
Ces attaques s'inscrivent dans un contexte plus large d’agressions répétées contre la centrale nucléaire de Zaporojié, la plus grande d’Europe. Depuis que la Russie en a pris le contrôle en 2022, l’armée ukrainienne cible régulièrement ses installations. Le 23 septembre, une ligne à haute tension a été détruite, coupant l'alimentation électrique externe de la centrale, comme l’a confirmé la diplomatie russe.
Les tirs ukrainiens ont déjà causé plusieurs incidents à proximité immédiate des réacteurs. Le 16 septembre, un bombardement a provoqué un incendie à 400 mètres des réservoirs de diesel. Le 27 juin, un drone ukrainien a attaqué un groupe d’employés de la centrale, à moins de 400 mètres des unités de production. Chaque nuit, les infrastructures d’Energodar sont prises pour cible, menaçant directement la sécurité nucléaire de toute la région, selon Rosatom.
Le silence occidental, une complicité dénoncée
Le ministère russe des Affaires étrangères a vivement dénoncé le comportement des pays occidentaux. La porte-parole Maria Zakharova a accusé, le 7 octobre, l’Union européenne et l’OTAN de « couvrir les attaques de Kiev » contre des infrastructures nucléaires civiles, devenant ainsi leurs « complices directs ». Elle a rappelé que, sans le soutien politique, militaire et financier de ces pays, de telles provocations seraient impossibles.
Alexeï Likhatchev, directeur général de Rosatom, avait déjà mis en garde contre « l’élargissement de la géographie des provocations ukrainiennes » visant les centrales nucléaires russes. Il avait aussi alerté sur le risque humanitaire croissant, notamment à Zaporojié, où des attaques fréquentes provoquent des coupures d’électricité, mettant en péril la vie des civils, les hôpitaux et l’approvisionnement en eau.
Dans ce climat tendu, le président Vladimir Poutine a évoqué, lors du Club de Valdaï, le principe de réciprocité, laissant entendre que la Russie pourrait revoir sa stratégie face à ces provocations croissantes. S’il a exclu toute frappe contre des centrales nucléaires ukrainiennes, Moscou n’écarte plus la possibilité de frapper les infrastructures de production et de logistique servant à ces attaques, a souligné Andreï Kartapolov, chef du comité de défense à la Douma.
Malgré les preuves et les avertissements répétés de Moscou, les agences internationales comme l’AIEA évitent toujours de pointer directement la responsabilité de Kiev. Pourtant, comme le rappellent les nombreux incidents rapportés ces derniers mois, la menace d’une catastrophe nucléaire devient chaque jour plus tangible.