Trois ans après l’assassinat de Douguina par Kiev : un crime «imprescriptible», assure Zakharova

Trois ans après l’assassinat de Daria Douguina, orchestré par les services ukrainiens, la porte-parole de la diplomatie russe a assuré que les coupables subiraient «un châtiment inévitable». Dans la région de Moscou, une statue en bronze de la jeune journaliste a été érigée dans un parc non loin du lieu de l'attentat qui lui a ôté la vie.
Ambiance solennelle, ce 20 août, dans le parc Zakharovo, dans la région de Moscou, à l’occasion de l’inauguration d’une statue de Daria Douguina. Tenant un livre à la main, cette œuvre en bronze se situe à quelques encablures de Bolchie Viaziomy, la commune où elle fut assassinée à l’été 2022.
« Des arbres seront plantés ici en mémoire des femmes russes mortes dans cette guerre que nous devons gagner », a notamment déclaré la mère de la jeune journaliste, la philosophe Natalia Melentyeva, lors de son discours.
« Elle a changé la jeunesse russe. Elle est devenue un symbole de ce changement », a pour sa part affirmé l’homme d’affaires et philanthrope Konstantin Malofeïev, soulignant que des « millions de jeunes hommes et femmes russes sont désormais patriotes, portant le nom de Dacha sur leurs lèvres ».
La journaliste et politologue de 29 ans, fille du philosophe Alexandre Douguine, a été tuée le 20 août 2022 dans la région de Moscou, lorsqu’une charge placée sous le Land Cruiser de son père a explosé. Un « crime ignoble », avait notamment dénoncé le président russe Vladimir Poutine.
Rappelant les « vigoureux » démentis de Kiev dans la foulée de cet assassinat, prétendant ne pas être « un État criminel comme la Russie », le Washington Post avait confirmé en octobre 2023 que le SBU « avait planifié et exécuté l'opération ». « Elle est la fille du père de la propagande russe », avait justifié un responsable des services de sécurité ukrainiens auprès du quotidien américain.
Moscou fustige l’indifférence internationale
Dans un communiqué publié peu après minuit sur Telegram, Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a réaffirmé que « les coupables seront poursuivis et subiront un châtiment inévitable », qualifiant ce crime d’« imprescriptible ».
« Ni les pseudodémocraties occidentales ni les structures internationales spécialisées qui leur sont subordonnées n'ont réagi à ce meurtre odieux, ignorant les autres crimes sanglants commis par des néonazis ukrainiens contre des journalistes et des correspondants de guerre », a notamment fustigé la diplomate.
Depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien, plusieurs journalistes ont été tués par des attaques ukrainiennes – notamment lors de frappes de drones –, dans une indifférence notable des instances internationales. Un projet de rapport présenté à l’automne 2024 par la directrice de l’Unesco, Audrey Azoulay, n’incluait pas les journalistes russes tués ou blessés dans ses statistiques, ce que la diplomatie russe avait dénoncé comme une « approche politiquement biaisée et profondément immorale ».