Lavrov sur les pourparlers russo-américains de Riyad : la Russie favorable à la reprise de l'initiative de la mer Noire sans «équivoque»

Les coulisses des pourparlers russo-américains de 12 heures, tenus à Riyad le 24 mars à huis clos, s'ouvrent enfin : dans une interview à Pervy Kanal, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a révélé les détails de ce qui a été discuté dans la capitale saoudienne tout au long de la journée et le bilan des négociations.
Comme convenu par les présidents russe et américain, les pourparlers ont porté sur la sécurité de la navigation en mer Noire et leurs résultats préliminaires ont été rapportés à Vladimir Poutine et Donald Trump, a déclaré Sergueï Larov, ministre russe des Affaires étrangères, à Pervy Kanal le 25 mars. Il a indiqué que Moscou était favorable au renouvellement de l'initiative de la mer Noire et était inquiet «de la sécurité alimentaire dans les pays africains et d'autres pays du Sud et de l'Est qui souffrent des jeux de l'Occident basés sur une concurrence déloyale». La Russie souhaite également que personne ne tente de l'écarter du marché des céréales.
Sergueï Lavrov a souligné que la Russie devait avoir les «garanties et les mécanismes les plus précis et les plus concrets qui fonctionnent et soient vérifiables» dans cette affaire, car Moscou ne peut pas croire Kiev sur parole. Il a précisé que ces garanties pouvaient être simplement le résultat d'un ordre de Washington à Zelensky et à son équipe. Dans le même temps, selon le ministre russe des Affaires étrangères, les États-Unis comprennent que Washington est le seul à pouvoir inciter Kiev à mettre fin aux attaques terroristes et aux frappes sur des installations civiles en Russie.
Le chef de la diplomatie russe a également rappelé l'intention du président turc Tayyip Erdogan de renouveler l'initiative à plusieurs reprises, ce qui a été empêché par les «changements d'avis» de Zelensky, qui a modifié les accords au dernier moment. Lorsque la Russie a consenti «à toutes les demandes», selon Sergueï Lavrov, «Erdogan a appelé Poutine et dit que Zelensky avait changé d'avis».
Sergueï Lavrov a notamment évoqué l'implication des pays européens dans le conflit ukrainien. Selon lui, l'Europe, contrairement aux États-Unis, a emprunté une voie différente, visant à infliger une défaite stratégique à la Russie. Mentionnant la «coalition des volontaires» et l'intention de l'Occident de déployer un contingent de maintien de la paix en Ukraine après un cessez-le-feu, le diplomate russe a qualifié les dirigeants européens de «rêveurs» qui «prouvent tous les jours leur incompétence politique totale».
Les discussions entre la Russie et les États-Unis ont eu lieu le 24 mars à Riyad, en Arabie Saoudite, et ont duré environ 12 heures. À l'issue des discussions, les deux parties ont affiché leur optimisme. Grigori Karassine, président de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération, qui était à la tête de la délégation russe, a déclaré à l'issue des négociations que les discussions avec la délégation américaine avaient été difficiles, mais constructives.
À propos du dialogue sur l'Ukraine, Grigori Karassine a souligné que les positions ne coïncidaient pas toujours, mais que les parties chercheraient une forme d'interaction – selon lui, une telle possibilité existe. Dans le même temps, Moscou et Washington se sont mis d'accord pour coopérer sur les questions liées à la crise ukrainienne.