L’Ukraine «ne se précipitera pas» pour conclure un accord avec la Russie, selon Zelensky
Trump «connaît ma volonté de ne pas se précipiter» pour mettre fin au conflit, affirme Zelensky au quotidien français Le Parisien. Le dirigeant ukrainien a affirmé qu'un gel des combats donnerait à la Russie l'occasion d' «attaquer» à une date ultérieure.
Donald Trump «a très envie de faire vite» mais l’Ukraine «ne se précipitera pas» pour conclure un accord avec la Russie, a affirmé le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le mandat présidentiel a expiré en mai dernier, dans une interview au quotidien français Le Parisien publiée ce 18 décembre. Le président élu des États-Unis a promis à plusieurs reprises qu’il mettrait fin au conflit ukrainien dans les «24 heures» suivant sa prise de fonctions, mais n’a jamais expliqué comment.
Zelensky a reconnu que le président américain voulait agir vite. En revanche, «il n’est pas encore à la Maison Blanche et ne peut pas avoir accès à toutes les informations», a-t-il estimé. «Il connaît aussi ma ferme volonté de ne pas précipiter les choses au détriment de l’Ukraine», a notamment ajouté le dirigeant du régime de Kiev.
«Peu importe le nombre de présidents ou de Premiers ministres qui voudraient décréter la fin de la guerre, nous n’allons pas tout simplement céder», a-t-il notamment déclaré. «Le danger consisterait à dire : "On gèle la guerre et on se mettra d’accord avec les Russes"», a ajouté Zelensky, affirmant que geler le conflit à son stade actuel donnerait à la Russie l’occasion d’«attaquer» l’Ukraine à une date ultérieure.
Le dirigeant ukrainien a précisé qu'il ne ferait pas de concessions, qu'elles soient territoriales ou liées aux ambitions de Kiev au sein de l’UE et l'OTAN, pour parvenir à la paix. «Nous ne pouvons que compter sur la pression diplomatique de la communauté internationale pour forcer Poutine à s'asseoir à la table des négociations», a-t-il souligné.
Revendications irréalistes
Zelensky a déjà affirmé plusieurs fois que la seule voie viable vers la paix avec la Russie était était sa «formule de paix» en dix points, qui comprend notamment le rétablissement des frontières du pays de 1991, et ce, en dépit du rattachement par référendum à la Fédération de Russie de Sébastopol et de la République de Crimée dès 2014, suivies en 2022 du Donbass (Donetsk et Lougansk) et de la Nouvelle-Russie (Kherson et Zaporojié). Vantée par l'Occident, la proposition n'a jamais été prise au sérieux à Moscou, qui la juge «irréaliste».
Cependant, Zelensky a indiqué ces dernières semaines qu'il serait prêt à renoncer à ses revendications territoriales si Kiev devenait membre de l'OTAN. Mais selon les médias, Donald Trump et son entourage s'opposent à l'entrée de l'Ukraine dans l'Alliance et proposent de reporter cette question à plusieurs décennies.
À noter que le régime de Kiev s'était retiré des négociations avec la Russie en avril 2022, annonçant cinq mois plus tard s’interdire d'entrer en pourparlers. La Russie, pour sa part, a déclaré à plusieurs reprises être ouverte aux négociations et qu'elle accueillerait favorablement un règlement diplomatique, mais a insisté sur le fait que cela n'était possible que si Kiev cessait ses opérations militaires, garantissait les droits des habitants russophones et devenait un État neutre et dénucléarisé.