Medvedev à RT : «La Géorgie est devenue un pays plus pragmatique»
Le vice-président du Conseil de sécurité russe, l'ancien président Dmitri Medvedev, a accordé le 1er novembre une interview à la chaîne RT. Un entretien au cours duquel il est notamment revenu sur le conflit en Ukraine ainsi que les récentes élections législatives en Géorgie.
Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a accordé le 1er novembre une interview à RT. Dans celle-ci, l'ancien président russe a évoqué les élections en Géorgie ainsi que l'ingérence des États-Unis en Ukraine.
«Si les pays occidentaux, et surtout les États-Unis, avaient la flexibilité et l'intelligence de conclure des traités de sécurité avec la Russie, il n'y aurait pas d'opération militaire spéciale», a déclaré Dmitri Medvedev, ajoutant également que les États-Unis suivaient le principe selon lequel «il est rentable de conduire les affaires dans le monde».
Pour l'Occident, l'objectif du conflit en Ukraine est d'affaiblir la Russie autant que possible afin qu'elle ne puisse «même pas lever les yeux», a ajouté l'homme politique.
Selon Dmitri Medvedev, les pays occidentaux «sont devenus les ennemis» de la Russie et se sont «mis eux-mêmes dans cette situation». «Le monde occidental croit qu'il peut être ami avec tout le monde contre la Russie. Mais cela nous donne le droit d'être amis avec d'autres pays contre le monde occidental», a-t-il ajouté.
L'«attitude négative» de la Russie à l'égard des Occidentaux «malgré toute notre proximité, malgré la civilisation chrétienne, malgré notre histoire commune, persistera longtemps», a encore estimé le vice-président du Conseil de sécurité.
La victoire de Rêve géorgien n'est pas «une opération spéciale du Kremlin»
«La Géorgie est devenue un pays plus pragmatique, parce qu'elle sait que le Maïdan est terminé pour l'Ukraine», a par ailleurs déclaré Dmitri Medvedev, approuvant ainsi le choix exprimé le 26 octobre dans les urnes par les Géorgiens.
Dans le même temps, il a précisé que malgré les accusations de Washington, la victoire de Rêve géorgien, le parti au pouvoir, n'était pas «une opération spéciale du Kremlin, mais le choix du peuple géorgien».
Dans le même temps, Dmitri Medvedev a rappelé les relations de bon voisinage historiques entre la Russie et la Géorgie, notant que l'ancien président géorgien Mikheil Saakashvili était responsable de leur complication en 2008. Une année marquée, en août, par une intervention militaire russe, déclenchée par l'attaque des forces de Tbilissi contre la ville ossète de Tskhinvali lors de laquelle des soldats russes de maintien de la paix avaient été tués.
Les relations entre Moscou et Tbilissi toujours coupées
«En tant que voisin de la Géorgie, et je tiens à le dire sans détour, nous sommes un voisin généralement amical de la Géorgie. Nous avons un chiffre d'affaires commercial croissant, qui a augmenté de manière très significative ces dernières années. Le tourisme se développe, nous avons des relations économiques normales malgré tout ce qui s'est passé en 2008», a-t-il remarqué.
S'agissant de l'avenir des relations diplomatiques entre les deux pays, l'ex-président russe a indiqué qu'il dépendait des autorités géorgiennes. «Pour nous, ces autorités géorgiennes et Rêve géorgien ne sont pas du tout proches. Ils partent d’idées complètement différentes. Ils ne veulent même pas le rétablissement des relations diplomatiques. C’est une question d’avenir : s’ils veulent un jour les restaurer, nous les restaurerons, même si nous pouvons coopérer sans relations diplomatiques», a conclu Dmitri Medvedev.
