Israël ne fait pas cavalier seul mais suit le feu vert du Pentagone

Israël ne fait pas cavalier seul mais suit le feu vert du Pentagone
Israël ne fait pas cavalier seul mais suit le feu vert du Pentagone [image d’illustration générée par l’intelligence artificielle]
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Selon l’historien Tarik Cyril Amar, les États-Unis auraient autorisé Israël à l’attaquer l’Iran, leur signant un chèque en blanc.

Génocidant, depuis déjà deux ans, les Palestiniens, ruinant le Liban et la Syrie, effectuant des attaques régulières contre l’Iran et le Yémen avec l'approbation des élites politiques, économiques, intellectuels et médiatiques occidentales qui étouffent ses opposants partout où ceux-ci s’expriment, Israël entame maintenant ses efforts les plus importants jusqu’ici. L'objectif est de paralyser ou de détruire l’Iran, son dernier opposant qui reste capable de lui infliger de graves préjudices.

Comme la Russie l’a déclaré, l’attaque massive israélienne contre l’Iran est littéralement criminelle. Elle viole la Charte des Nations unies et le droit international en général. En particulier, elle ne répond pas aux critères juridiques étroits – et à juste titre – pour mener une attaque préventive défensive justifiée. Les tentatives éhontées d’Israël d’utiliser ce prétexte en vue de couvrir ses actions ne sont qu’une pure guerre d’information. Elles sont effrontées à insulter – une propagande qui n’influence que les personnes qui se laissent embobiner – et aussi absurdes que la répugnante habitude israélienne de tenter de faire passer un génocide et la famine pour de l’autodéfense.

D’ailleurs, dans ce contexte, il n’est pas vraiment surprenant que les tactiques israéliennes contre l’Iran aient inclus la même méthode perfide – littéralement criminelle dans son exécution du point de vue du droit international humanitaire (DIH) – récemment déployée par le régime ukrainien de Zelensky (et ses soutiens occidentaux). Israël a également eu recours à des attaques furtives de drones lancés depuis l’intérieur du territoire de son adversaire.

En réalité, si un État pouvait légitimement revendiquer le droit à une attaque préventive, ce serait l’Iran dans le cas présent. En effet, le critère essentiel pour qu’une frappe militaire soit considérée comme préventive est qu’elle doit empêcher une attaque ennemie imminente. Comme récemment Israël et son symbiote américain n’ont pas passé un jour sans menacer l’Iran d’une attaque quasi semblable à celle qui vient d’avoir lieu, Téhéran aurait eu d’excellentes preuves en main pour démontrer qu’une attaque israélienne – et donc occidentale – était imminente.

Pourtant, après plus d’un an et demi de génocide colonial sioniste retransmis en direct et mené, en fait, par Israël et l’Occident ensemble, nous savons que le droit international compte très peu dans le monde infernal « fondé sur des règles » que l’Occident, soucieux de « valeurs », a créé.

Par conséquent, la question n’est pas de savoir si Israël a le droit d’agir comme il le fait. C’est une évidence : absolument pas. Mais malheureusement, cela n’aide pas ses victimes. Israël est l’incarnation même de l’impunité. Parmi tous les États monstrueux que l’histoire moderne a vu commettre des crimes horribles, aucun n’a pu s’en tirer impunément après avoir commis des meurtres (des massacres de masse, en fait) comme Israël ; sauf peut-être les États-Unis.

En effet, comme l’a récemment expliqué le dissident israélien et expert en génocide Raz Segal, le sentiment d’être au-dessus de la loi est un facteur clé qui permet à tant d’Israéliens d’agir – et souvent avec fierté – comme des meurtriers de masse sans pitié.

C’est pourquoi la vraie question, pertinente dans le monde tel qu’il est réellement, est de savoir pourquoi Israël peut faire ce qu’il fait. Et là, la réponse est courte, en un mot, c’est bien sûr : les États-Unis. D’autres États occidentaux (ainsi que l’organisation monstre de l’UE) et du Moyen-Orient sont également complices des atrocités commises par Israël. Mais en termes de pouvoir, c’est le rôle de Washington qui est décisif. Israël peut commettre ses crimes sans fin et ne jamais en subir les conséquences uniquement grâce au soutien des États-Unis.

Essayez d’imaginer un État aussi minuscule sur le plan territorial et démographique, et aussi précaire sur le plan géopolitique qu’Israël faisant preuve d’autant d’agressivité sans le soutien des États-Unis. C’est cela, il n’y a rien à imaginer car il aurait disparu depuis longtemps.

Pourtant, dans le cas du dernier outrage d’Israël, Washington prétend ne pas y avoir participé. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio veut nous faire croire que l’assaut d’Israël était « unilatéral » et que les États-Unis n’étaient « pas impliqués ». Reste-t-il encore des personnes aussi naïves pour ne pas saisir deux simples constats ? Précisément : Washington ment facilement et sans hésitation et la symbiose entre les États-Unis et Israël est si étroite et omniprésente qu’une attaque israélienne contre l’Iran, surtout d’une telle ampleur, est inconcevable sans la connivence et la contribution américaines.

Mais laissons de côté le gros mensonge à la surface. Les États-Unis restent tout simplement fidèles à eux-mêmes. Plus intéressant encore, la position officielle des États-Unis n’a aucun sens, même à leurs propres conditions mensongères. Washington affirme de manière peu crédible qu’il n’a joué aucun rôle dans l’attaque criminelle d’Israël contre l’Iran. Les médias grand public américains et les mégaphones de l’establishment, tels que Bloomberg et le Washington Post, vont jusqu’à prétendre que les négociations entre le président Donald Trump et l’Iran, officiellement toujours d’actualité, ont probablement été perturbées par l’attaque « très » indépendante, oh que si, d’Israël. Ils continuent à citer sans discernement Trump qui s’est opposé à une attaque israélienne pas plus tard que la veille de l’assaut israélien. Pour Bloomberg, cela signifie qu’Israël a frappé « en dépit apparent » de Trump.

Sérieux ? Une bonne vieille excuse : « Le chef n’était pas au courant » ? C’est drôle parce qu’à présent, Trump a admis lui-même qu’il était au courant de l’attaque, qu’il avait obstinément blâmé l’Iran et non Israël, et qu’il avait, dans l’essence, appelé Téhéran à se rendre avant qu’Israël ne le frappe si fort qu’il ne resterait plus rien de l’Iran. Et tout cela alors qu’Israël a déjà menacé de mener des « opérations » pendant deux semaines supplémentaires, voire plus, c’est-à-dire aussi longtemps « qu’il le faudra ». Trump, par conséquent, ne s’est pas seulement rangé sans ambiguïté du côté de l’agresseur israélien, mais il a également signalé qu’il n’avait rien contre le fait que ses amis israéliens frappent l’Iran aussi longtemps qu’ils le souhaitaient, y compris jusqu’à l’extermination.

En d’autres termes, l’absurde et incroyable version officielle de Washington est la suivante : premièrement, Israël a massivement défié la politique déclarée des États-Unis ; deuxièmement, les États-Unis n’y voient aucun inconvénient ; et troisièmement, bien au contraire, Washington adore se faire ridiculiser devant le monde entier, tant que c’est fait par Israël.

Washington aime tant cela qu’il réagit en se rangeant immédiatement du côté d’Israël, en le soutenant sans aucune limite et en signant un chèque en blanc, à ses amis « rebelles », afin qu’ils fassent tout ce qu’ils veulent. Non seulement ils peuvent, comme Trump l’assurait à ceux qui l’ont « manifestement défié », frapper l'Iran à cœur joie, mais en outre, les États-Unis les défendront toujours contre l’Iran au cas où ce dernier essaierait de riposter.

Même les mensonges de Washington sont révélateurs. Dans ce cas concret, le mensonge comme quoi il ne serait pas impliqué, jette une lumière crue sur l’aisance avec laquelle l’élite américaine soumet tout, y compris les intérêts des Américains ordinaires, à Israël et à son lobby américain. La vérité, c’est que les États-Unis sont profondément engagés dans la guerre d’agression déclenchée contre l’Iran. Après l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie, les néoconservateurs morts-vivants sont finalement arrivés à la dernière – pour l’instant – victime de leur vieux tableau de chasse.

Les États-Unis mentent quand ils prétendent ne pas être impliqués. Pourtant, la révélation ultime et involontaire de toute cette affaire consiste à dire que les élites de Washington pensent que mentir qu’ils obéissent complètement à Israël, même si celui-ci les « défie » directement, est tout à fait convenable. En effet, on considère désormais comme tout à fait normale la soumission frileuse à Israël. C’est bien ça, en fait, la vérité fondamentale sur l’Amérique d'aujourd’hui.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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