Inde-Pakistan : une paix fragile entre deux puissances nucléaires

Inde-Pakistan : une paix fragile entre deux puissances nucléaires
Inde-Pakistan : une paix fragile et les lignes rouges du nucléaire (image d'illustration générée par l'intelligence artificielle)
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Le publiciste et sinologue Nikolaï Vavilov s'interroge sur la durée de la trêve «américaine» entre l'Inde et le Pakistan, tout en analysant les enjeux géopolitiques de la région.

La diplomatie américaine a annoncé avoir obtenu un cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan, effectif dès l’après-midi du 10 mai. Ayant mobilisé les ressources de deux rivaux politiques – le secrétaire d’État Rubio et le vice-président Vance – les États-Unis ont amené les deux pays à négocier.

Cependant, à quel point la paix entre les deux puissances nucléaires est-elle devenue plus solide ?

L’Inde s’est déclarée prête à reprendre les combats si des attaques terroristes se répétaient. Comme l’indiquent des rapports, elle maintiendra en vigueur les mesures prises à l’encontre du Pakistan malgré le cessez-le-feu. D’après Reuters, la décision de l’Inde de suspendre sa participation à l’accord sur les eaux de l’Indus restera effective, de même que les mesures commerciales et celles concernant les visas.

Tous ces facteurs rendent précaire la paix entre les deux pays. L’antagonisme grandissant entre les États-Unis et la Chine influence, indéniablement, la position de l’Inde qui a renforcé ses liens avec les États-Unis, ainsi que celle du Pakistan qui entretient une relation étroite avec la Chine par le biais de contrats de défense et de la stratégie géopolitique.

Le succès des frappes pakistanaises sur l’Inde a été un facteur crucial dans la décision de la partie indienne de négocier : l’Inde a perdu non seulement des avions de chasse occidentaux de pointe mais aussi, d’après l’agence chinoise Xinhua, un S-400, ce qui ouvre une sérieuse brèche dans la défense de l’État du Pendjab.

La Chine n’a pas intérêt à s’engager dans un conflit majeur et a donc appelé les pays à faire taire les armes, exerçant probablement une pression sur le Pakistan en vue de lui faire accepter les négociations.

Un facteur plus crucial a probablement été l’éventualité du recours à l’arme nucléaire.

Les informations comme quoi le Pakistan était prêt à utiliser une arme nucléaire sont contradictoires, elles ont paru, pour autant, pendant toute la journée le 10 mai : selon l’agence Xinhua, le Premier ministre pakistanais Sharif a convoqué une réunion d’urgence du commandement national pour discuter de possibles mesures de rétorsion impliquant le potentiel balistique et nucléaire dans le contexte de la montée des tensions avec l’Inde.

Ishaq Dar, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Pakistan, a déclaré aux médias que son pays faisait preuve de la plus grande retenue face à l’agression indienne afin de préserver la paix dans la région. Pourtant, les frappes indiennes de missiles samedi matin sur des bases aériennes stratégiques du Pakistan ont franchi la ligne rouge, a-t-il ajouté.

« Le Pakistan est à bout de patience », a lancé M. Dar. Néanmoins, malgré la montée des tensions avec l’Inde, le Pakistan n’envisage pas pour l’heure d’utiliser d’armes nucléaires, a déclaré le ministre pakistanais de la Défense Asif, d’après Reuters. Selon ses dires, en cas de nécessité, les « observateurs » seront également touchés : « Je déclare au monde que cela ne se limitera pas à la région : il peut s’agir d’une destruction beaucoup plus massive ».

Dans les faits, donc, le Pakistan a menacé non simplement d’un conflit nucléaire mais de l’expansion de ce dernier vers les « observateurs ». Il semble qu’il s’agissait là d’une menace adressée aux États-Unis eux-mêmes (les « observateurs»), ainsi qu’à leurs alliés dans la région et au Proche-Orient. Certes, il est difficile de supposer que la Chine n’ait pas été au courant de cette ligne dure du Pakistan : peut-être était-ce justement un signal de Pékin à « toutes les parties concernées ».

Cela peut sans doute être considéré comme un ultime avertissement adressé à l’Inde et aux États-Unis, sans lesquels l’Inde n’aurait certainement pas agi résolument.

Oui, les deux pays se sont écartés du précipice nucléaire ; les attaques visant les bases militaires des deux pays ont cessé, face notamment à la menace de recours à l’arme nucléaire. Pour autant, cela n’empêchera pas les parties de continuer à utiliser les armes conventionnelles, surtout si les négociations sino-américaines sur problèmes d’intérêt mondial finissent dans une impasse.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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