Les accusations de piratage contre la Chine ne sont pas ce qu’elles paraissent au premier abord

Les accusations de piratage contre la Chine ne sont pas ce qu’elles paraissent au premier abord
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Washington et Londres affirment que Pékin a parrainé une campagne de cybercriminalité contre eux il y a trois ans. Pourquoi ont-ils attendu jusqu’à présent pour en parler ?

 

En mars, le Royaume-Uni, conjointement avec les États-Unis et d’autres membres de l’alliance des services de renseignement Five Eyes, a accusé la Chine d’avoir parrainé une campagne de piratage contre eux. En réponse à cette prétendue «attaque», ils ont imposé des sanctions coordonnées contre un petit groupe de pirates informatiques et d’entreprises associées.

Les sanctions ont été particulièrement médiatisées au Royaume-Uni où le gouvernement a soudainement décidé que Pékin était derrière le piratage de la commission électorale trois ans plus tôt. Il est à noter que les journaux nationaux soutenant le Parti conservateur ont activement diffusé cette information de manière agressive.

Ces accusations des pays membres des Five Eyes ne sont pas tant une préoccupation sincère qu’un acte délibéré et opportuniste sur la scène politique, en grande partie conduit par les États-Unis, et visant à calomnier la Chine à des fins diplomatiques et politiques. Les sanctions, bien qu’elles soient de portée limitée et donc dénuées de sens, cherchent à envoyer un message à la Chine et sur la Chine. En fait, il s’agit d’une campagne de peur, qui vise à la fois à saper l’engagement de Pékin avec d’autres pays et à servir des objectifs de politique intérieure aux États-Unis.

Le rythme de l’escalade et de la désescalade entre les États-Unis et la Chine

Les États-Unis poursuivent une politique étrangère habile en recourant délibérément à l’escalade et à la désescalade des tensions avec la Chine à des moments opportuns, raison pour laquelle il n’est pas possible de faire confiance aux appels à «l’engagement» avec Pékin venant de Washington D.C. Les États-Unis ne changent pas leurs objectifs ni leurs politiques, mais seulement leurs tactiques en fonction de ce qui leur convient à un moment donné. C’est pourquoi ils ont toujours alterné des tentatives de réconciliation avec des provocations délibérées. Ils le font généralement en même temps qu’un rapport ou développement est divulgué aux médias à un moment propice pour créer un discours particulier qui nécessite un ensemble de réactions et de réponses politiques concrètes.

À titre d’exemple, l’administration Trump a directement minimisé les tensions avec la Chine en 2019, même au milieu de la crise de Hong Kong, afin de conclure un «accord commercial» avec Pékin. Une fois qu’ils ont obtenu en 2020 ce qu’ils voulaient et que la pandémie de Covid-19 a éclaté, ils ont délibérément déclenché une croisade à grande échelle contre Pékin sur tous les fronts. De même, l’administration Biden, dès son arrivée au pouvoir, a immédiatement exacerbé les tensions avec la Chine au sujet du Xinjiang afin de nuire aux liens entre la Chine et l’Europe et de mettre en place des sanctions coordonnées en tant que démonstration d’unité transatlantique.

Après cela, Washington a décidé qu’il voulait «refroidir» un peu la situation et établir des «barrières défensives», de sorte que les armes rhétoriques ont été réduites au silence pendant des mois pendant que Washington tendait la main à Pékin. Puis, à l’approche des Jeux olympiques d’hiver à Pékin en 2022, la «carte du Xinjiang» a été de nouveau jouée grâce à une série de fuites d’information et de publications opportunes visant à soutenir un boycott des Jeux olympiques d’hiver, ainsi qu’à une large interdiction de tous les produits du Xinjiang sous prétexte de recours au «travail forcé».

Ce que nous voyons, c'est que les États-Unis ne vont pas vraiment à la désescalade dans leurs relations avec la Chine, ils «soufflent le chaud et le froid» et de fait, manipulent les médias afin de poursuivre leurs propres préférences politiques comme cela leur convient. Cela signifie que les questions principales concernant la Chine n’ont tendance à refaire surface que lorsqu’il existe un agenda approprié.

La phase la plus récente

Actuellement, l’administration Biden a élaboré un plan politique pour attiser les tensions avec la Chine en l’accusant, conjointement avec les Five Eyes, de piratage et de cybercriminalité soutenus par l’État. Le fait que le gouvernement britannique ait attendu trois ans pour porter de telles accusations témoigne à la fois d’un objectif politique clair et d’un choix du timing. La question est : pourquoi ? Premièrement, l’élection présidentielle américaine approche. Il était inévitable que l’administration veuille paraître «ferme» à l’égard de la Chine afin que le rival de Biden, Donald Trump, n’utilise pas cette question comme un point d’attaque. Comme on l’a vu en 2020, une année électorale tend à devenir une période de rhétorique très agressive et de théâtralité extrême.

Deuxièmement, l’objectif est de saper l’interaction de la Chine avec l’Europe. Il a été annoncé publiquement que Xi Jinping se rendrait dans un certain nombre de pays européens en mai, dont la France. Comme indiqué ci-dessus, les États-Unis, avec le soutien des pays des Five Eyes, cherchent activement à nuire à la diplomatie chinoise en Europe en utilisant des éléments négatifs pour réduire l’espace politique d’interaction.

De là, nous voyons que les États-Unis traitent la Chine selon leurs propres conditions, mais cherchent à empêcher ceux qu’ils considèrent comme des «alliés» de faire de même et recourent ainsi à la guerre psychologique au moyen de manipulations des médias.

Pour terminer, lorsqu’on voit l’utilisation de ces stratégies, on reconnaît que les médias occidentaux sont beaucoup moins indépendants et impartiaux qu’ils ne le prétendent, et qu’ils dépendent indirectement des préférences de la politique américaine. Lorsque la Maison Blanche dit «Sautez !», les journalistes demandent «À quelle hauteur ?» et nous voyons alors une nouvelle campagne de propagande être lancée contre Pékin. Il est certain que nous ne devrions pas fermer les yeux sur le fait qu’il n’y a pas de plus grand moyen de militarisation du cyberespace et d’espionnage dans le monde que le système créé par les Five Eyes. Allons-nous vraiment prétendre que la CIA ne pirate personne ?

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