Soudan : des sénateurs américains somment l’administration Trump de réagir face aux crimes des FSR au Darfour

Soudan : des sénateurs américains somment l’administration Trump de réagir face aux crimes des FSR au Darfour© Muhnnad Adam Source: AP
Des déplacés soudanais transportent du bois de chauffage dans leur camp à Tawila, le 29 octobre 2025
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Des élus républicains et démocrates appellent Washington à réagir avec fermeté après la prise de la ville d’El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan, accusées de massacres de civils et de crimes de guerre dans la région du Darfour.

À Washington, plusieurs sénateurs américains ont exhorté l’administration de Donald Trump à adopter une position plus ferme face aux violences des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan, après la capture d’El-Fasher, dernier bastion de l’armée dans l’ouest du Darfour. Selon des témoignages et des images satellites, les paramilitaires auraient attaqué des civils lors de la prise de la ville, après un siège de dix-huit mois.

Le sénateur républicain Jim Risch, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, a appelé à désigner officiellement les FSR comme organisation terroriste étrangère. « Les horreurs d’El-Fasher ne sont pas un accident, elles faisaient partie du plan des FSR. Ce groupe sème la terreur et a commis des atrocités indicibles, y compris des actes de génocide contre le peuple soudanais », a-t-il déclaré sur X.

Sa collègue démocrate Jeanne Shaheen, élue du New Hampshire et vice-présidente de la même commission, a indiqué qu’elle serait « probablement » favorable à une telle désignation, tout en souhaitant étudier la question plus en profondeur. Elle a également critiqué les Émirats arabes unis, accusés par l’armée soudanaise de soutenir militairement les FSR. « Les Émirats ont été un acteur irresponsable, contribuant à l’une des pires crises humanitaires que connaît actuellement la planète », a-t-elle déclaré. Les Émirats arabes unis ont nié ces accusations.

La pire crise humanitaire au monde selon les Nations unies

Le conflit soudanais, déclenché en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre l’armée et les FSR, a plongé le pays dans le chaos. Selon les Nations unies, il s’agit aujourd’hui de la pire crise humanitaire au monde : des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et environ 13 millions déplacées, tandis que la famine s’étend à plusieurs régions.

Le département d’État américain n’a pas encore précisé s’il comptait inscrire les FSR sur la liste des organisations terroristes étrangères. En janvier dernier, l’administration du président Joe Biden avait conclu que des membres des FSR et de milices alliées s’étaient rendus coupables d’actes de génocide au Soudan, imposant alors des sanctions au chef du groupe, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti. Les FSR, de leur côté, ont nié avoir pris pour cible des civils.

Des organisations humanitaires ont mis en garde contre un risque d’attaques à motivation ethnique, alors que les FSR ont pris le contrôle de la région en affrontant des forces alliées majoritairement issues de la communauté zaghawa. Selon des témoignages recueillis par des ONG, des hommes auraient été battus ou abattus alors qu’ils tentaient de fuir El-Fasher après la chute de la ville. Ces récits sont corroborés par des images satellites et des vidéos circulant sur les réseaux sociaux.

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