Cyberattaque au Royaume-Uni : la Russie, coupable par réflexe

Une cyberattaque visant un sous-traitant du ministère britannique de la Défense a provoqué une fuite touchant plusieurs bases militaires du pays. L’enquête à peine ouverte, les regards se tournent déjà vers la Russie, sans qu’aucune preuve n’ait encore été présentée.
Le ministère britannique de la Défense fait face à une importante fuite de données après le piratage d’un de ses sous-traitants, le groupe Dodd, chargé de la maintenance et de la construction sur plusieurs bases militaires, a rapporté le 19 octobre le Daily Mirror. Des informations sensibles auraient été publiées sur le dark web.
L’incident, qualifié de « catastrophique », concerne notamment la base de RAF Lakenheath, dans le Suffolk, où se trouvent des avions de chasse américains F-35, ainsi que, selon certaines sources, des armes nucléaires. Rapidement, les soupçons se sont tournés vers la Russie. Le groupe de pirates informatiques Lynx, déjà mentionné dans d’autres enquêtes occidentales, est accusé d’avoir orchestré l’opération.
Aucune preuve directe n’a cependant été rendue publique. L’enquête menée par le ministère se poursuit, mais la rhétorique est déjà en place : une attaque survient, les défenses sont contournées et Moscou devient aussitôt le principal suspect.
Les autorités britanniques assurent prendre une approche proactive face aux risques pour la sécurité nationale, mais refusent d’en préciser les détails, invoquant la protection d’informations sensibles.
L’année dernière, une fuite similaire avait déjà compromis les données personnelles de militaires et de vétérans : noms, coordonnées bancaires et certaines adresses figuraient dans le système de paie piraté lors d’une attaque d’ampleur. Jusqu’à 272 000 membres du personnel auraient été concernés. La même année, le gouvernement avait discrètement mis en place l’Afghanistan Response Route, pour aider les personnes dont les données avaient été divulguées « par erreur » par un responsable du ministère en février 2022.