Les pays du Golfe paralysés face à une possible intervention américaine contre l’Iran

Les pays du Golfe, hôtes de bases américaines, redoutent des représailles de l’Iran en cas d’intervention directe de Washington, après les frappes israéliennes du 12 juin. L’Arabie saoudite, le Qatar et Oman prônent la diplomatie pour éviter un conflit régional. Une perturbation du détroit d’Ormuz ferait vaciller leurs intérêts pétroliers.

Les pays du Golfe, hôtes de bases militaires américaines, se retrouvent dans une position délicate face à la menace d’une intervention des États-Unis contre l’Iran, à la suite des frappes israéliennes de l’opération « Rising Lion », le 12 juin.

Ces raids, visant des sites nucléaires comme Natanz et des bases iraniennes, ont tué des figures clés, dont Hossein Salami, commandant des Gardiens de la Révolution. L’Iran a riposté le 13 juin avec 270 missiles et drones lancés sur Israël, accentuant les craintes d’une escalade régionale.

Sur la ligne de crête, les équilibres vacillent

Par la voix du Qatar, l’Iran a averti que toute attaque américaine directe entraînerait des frappes sur les bases de Washington stationnées au Koweït, à Bahreïn, au Qatar et aux Émirats. Placés sous la protection militaire américaine, les États du Golfe rechignent à s’aligner sur une offensive contre Téhéran, conscients que le Hezbollah, ou des milices pro-iraniennes en Irak et au Yémen, pourraient frapper en retour.

L’Arabie saoudite, revenue à de meilleures relations avec l’Iran depuis 2023 grâce à la médiation chinoise, appelle à la retenue : Fayçal ben Farhane a joint son homologue iranien pour éviter une escalade. Le Qatar et Oman, rôdés aux médiations sensibles, proposent un assouplissement sur le nucléaire en échange d’un cessez-le-feu.

Une paix fragile sur fond de pétrole et de diplomatie suspendue

Ces efforts reflètent leur volonté d’éviter un conflit qui perturberait le détroit d’Ormuz, par où transite 20 % du pétrole mondial. Donald Trump, tout en menaçant l’Iran d’une riposte massive, insiste sur la non-implication des États-Unis dans les frappes israéliennes, privilégiant la diplomatie via des négociations à Mascate, bien que celles-ci soient suspendues.

Les pays du Golfe, coincés entre leur alliance avec Washington et leur crainte d’un embrasement, restent dans l’expectative, espérant une désescalade pour protéger leurs intérêts économiques et leur stabilité interne.