L’OMC sous pression : Washington critique la gestion de Ngozi Okonjo-Iweala

L’OMC sous pression : Washington critique la gestion de Ngozi Okonjo-Iweala© Markus Schreiber Source: AP
La directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, lors d'un panel de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, le mercredi 17 janvier 2024.
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Selon le média américain Politico, l’administration américaine, sous la présidence de Donald Trump, conteste la gestion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par sa directrice générale, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Cette dernière se défend et affirme qu’elle ne compte pas se retirer.

Dans un article publié le 13 juin, Politico révèle l’existence d’une note diffusée par l’administration américaine auprès des membres de l’Organisation mondiale du commerce, contenant de vives critiques à l’encontre du secrétariat de l’OMC.

Les États-Unis accusent l’équipe en charge du fonctionnement quotidien de l’organisation de dépasser ses prérogatives et de vouloir « se réinventer en tant que ressource destinée au grand public ». Cette communication soulève plusieurs préoccupations spécifiques.

Un porte-parole de l’OMC a réagi en déclarant que le Secrétariat « a pris note des préoccupations soulevées par les États-Unis », en rappelant que l’organisation est dirigée par ses membres. Il a ajouté que « le Secrétariat agit sous la direction des membres et fournit un soutien technique, des données et des analyses au service de leurs priorités collectives et du public plus large qu’ils représentent ».

Tensions persistantes entre Trump et Okonjo-Iweala

Lors d’une intervention récente à la London School of Economics, Ngozi Okonjo-Iweala a réaffirmé sa position et son refus de se retirer de la scène publique internationale, malgré les critiques.

« On nous dit que nous ne sommes pas censés parler du changement climatique. Soudainement, même dans les organisations multilatérales, on vous demande de vous taire ; eh bien, moi, je ne me tairai pas », a-t-elle lancé.

Elle a également abordé les tensions diplomatiques autour de la question climatique, soulignant que certains pays démocratiques émettent autant que les régimes autoritaires. « Peut-être que la définition de la démocratie est en train de changer », a-t-elle ironisé.

Selon Politico, cette déclaration intervient dans un contexte où les États-Unis ont récemment tenté de bloquer des négociations internationales visant à réduire les émissions de carbone liées au transport maritime.

Washington, qui a gelé ses contributions financières à l’OMC et réévalue actuellement son rôle dans les organisations internationales, s’alarme du rôle public accru du Secrétariat. Selon les Américains, cela pourrait avoir des répercussions sur les intérêts ou les contributions budgétaires des États membres.

La communication américaine recense cinq principaux motifs d’inquiétude : l’organisation d’événements publics, la publication de rapports et de données, l’absence de clarification lors d’interventions publiques du personnel, ainsi que le manque de transparence sur les coûts engagés.

Un conflit ancien ravivé

Les tensions entre Washington et Ngozi Okonjo-Iweala ne sont pas nouvelles. Déjà, sous la première présidence Trump, les États-Unis s’étaient opposés à sa nomination à la tête de l’OMC.

Depuis son entrée en fonction en 2021, l’ancienne ministre nigériane des Finances a contribué à rehausser le profil de l’organisation sur la scène internationale. Elle a intensifié les contacts avec des dirigeants mondiaux, établi des liens avec le FMI et la Banque mondiale, et lancé des initiatives que certains États membres jugent trop éloignées des questions strictement commerciales.

Un diplomate basé à Genève, interrogé par Politico sous couvert d’anonymat, a estimé que les États-Unis avaient « toujours été stricts sur la question budgétaire », minimisant l’idée d’un durcissement exceptionnel de leur position actuelle.

Washington appelle désormais à une évaluation complète, rétrospective et prospective, des activités du personnel de l’OMC, incluant une analyse du temps, des coûts et des ressources mobilisés. L’administration Trump plaide aussi pour l’instauration de règles plus strictes, obligeant le Secrétariat à obtenir l’approbation explicite des membres avant toute initiative externe.

Un second diplomate genevois, également cité par Politico, indique que les inquiétudes américaines sont partagées par d’autres pays membres tels que l’Inde, la Chine ou encore l’Australie.

En revanche, l’Union européenne et le Royaume-Uni soutiennent une vision plus proactive du rôle du Secrétariat, estimant qu’il doit être en mesure de partager ses analyses pour alimenter le débat international.

L’OMC a indiqué que son économiste en chef avait récemment organisé un briefing détaillé sur les activités de recherche et de communication du Secrétariat. D’après l’organisation, cette séance a été « bien accueillie, y compris par les États-Unis ».

 

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