États-Unis : heurts entre manifestants anti-ICE et forces de l’ordre

Une vague de protestations a secoué plusieurs grandes villes américaines, notamment Los Angeles et New York, ce 8 juin, à la suite de nouvelles opérations de l’agence fédérale ICE visant à procéder à l’arrestation de migrants sans papiers. Ces interventions ont ravivé les tensions entre autorités fédérales et locales.
Tout a commencé le 6 juin, lorsque l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) a lancé une série de raids dans la région de Paramount, dans la banlieue de Los Angeles. Selon les autorités fédérales, ces opérations visaient des individus recherchés pour séjour irrégulier, mais aussi pour des soupçons d’activités criminelles transfrontalières.
Les arrestations, estimées à plus de 100 personnes selon certains médias, ont rapidement déclenché des manifestations massives. À Los Angeles, les protestataires se sont rassemblés autour des centres de détention et des zones résidentielles ciblées, accusant l'ICE de brutalité, de racisme systémique et de semer la terreur dans les quartiers à majorité latino-américaine.
La situation a dégénéré en émeutes : des véhicules ont été incendiés, des projectiles lancés contre les forces de l’ordre, et la police a riposté par des jets de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.
Donald Trump ordonne le déploiement de 2 000 membres de la Garde nationale
Face à l’intensification des affrontements, le président Donald Trump a ordonné le déploiement de 2 000 membres de la Garde nationale en Californie, malgré l’opposition du gouverneur Gavin Newsom. Ce dernier, tout comme la maire de Los Angeles Karen Bass, a vivement critiqué cette décision, qualifiant la réponse fédérale de « disproportionnée » et « provocatrice ». Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, n’a pas écarté la possibilité d’un renfort supplémentaire via l’armée régulière, notamment les Marines.
Parallèlement, des rassemblements ont également eu lieu à New York, où une vingtaine de personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de bloquer des agents fédéraux devant un centre d’immigration à Manhattan. Des slogans tels que « ICE out of NYC ! » (l'ICE hors de New York) ou encore « No human being is illegal ! » (aucun humain n'est illégal) ont été scandés par les manifestants, qui dénoncent une criminalisation croissante des migrants.
Une menace pour la sécurité nationale
L’agence ICE et le Département de la sécurité intérieure (DHS) ont défendu leurs actions, invoquant des menaces pour la sécurité nationale et le devoir d’appliquer la loi. Ils ont appelé à mettre un terme aux tentatives d’obstruction, estimant que ces actes compromettaient des opérations « légales et planifiées ».
En toile de fond, ces événements relancent le débat sur la politique migratoire américaine et sur le rôle des villes sanctuaires.
Les prochains jours seront décisifs. D’autres mouvements de protestation sont annoncés dans diverses villes, tandis que des ONG et associations de défense des droits humains réclament une enquête indépendante sur les méthodes utilisées par l'ICE. Le bras de fer entre Washington et les États gouvernés par le démocrates semble loin d’être terminé.