Colère au Conseil de sécurité de l’ONU après le veto américain sur une trêve à Gaza

Le veto américain du 4 juin 2025 à une résolution de l’ONU pour un cessez-le-feu à Gaza a provoqué la colère des membres du Conseil, qui dénoncent un soutien à Israël au détriment des civils. La situation humanitaire s’aggrave, avec 44 000 morts et des restrictions sur l’aide. Les critiques visent l’inaction du Conseil face à la crise.
Le 4 juin 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a vu une nouvelle tentative d’adopter une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza, ainsi que la libération des otages et un accès humanitaire sans entrave, échouer face au veto des États-Unis.
Ce texte, porté par les dix membres non permanents, a recueilli 14 voix pour et une contre, celle de Washington, membre permanent doté du droit de veto. Ce quatrième veto américain depuis octobre 2023 a suscité une vague d’indignation parmi les autres membres du Conseil et au-delà.
Critiques internationales
L’ambassadeur des États-Unis par intérim, Dorothy Shea, a justifié ce veto en affirmant que la résolution « saperait les efforts diplomatiques » pour un cessez-le-feu tenant compte de la « réalité sur le terrain » et encouragerait le Hamas à éviter les négociations. Elle a insisté sur la nécessité de lier tout cessez-le-feu à la libération des otages, dont sept Américains.
Cependant, cette position a été vivement critiquée. L’ambassadeur de Palestine adjoint, Majed Bamya, a dénoncé un veto « irresponsable », déclarant : « Il n’y a aucun droit à massacrer, affamer ou déplacer un peuple. Nous sommes humains et méritons d’être traités comme tels. » Il a jugé le texte bloqué comme un « strict minimum » face à la crise humanitaire à Gaza, où plus de 55 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis octobre 2023, selon le ministère de la Santé local.
La France, par la voix de son représentant permanent Jérôme Bonnafont, a déploré « la faillite du Conseil », soulignant que le texte incluait pourtant la libération des otages, dont deux Français. La Russie a accusé les États-Unis de donner un « feu vert » à Israël pour poursuivre ses opérations, qualifiées d’« inhumaines ». La Chine a estimé que ce veto « balayait les espoirs » des Gazaouis, tandis que l’Algérie, par Amar Bendjama, a fustigé un Conseil incapable de défendre l’humanité.
L’Autorité palestinienne et le Hamas ont dénoncé un soutien américain à une « guerre génocidaire ». Sur le terrain, la situation à Gaza reste dramatique : 85 % des 2,4 millions d’habitants sont déplacés, et l’aide humanitaire est bloquée, notamment dans le nord, où les boulangeries et cuisines ont fermé.