Washington s’inquiète: les attaques de drones ukrainiens en Russie réveillent les peurs sécuritaires aux États-Unis

L'attaque de drones lancée le 1er juin par Kiev contre des bases militaires russes soulève une inquiétude à Washington. Selon le Wall Street Journal, ces attaques, bien que repoussées, amènent certains responsables américains à se demander si un scénario similaire pourrait un jour viser le territoire des États-Unis.
Les États-Unis commencent à percevoir le conflit ukrainien d’un autre œil. Les récentes attaques de drones perpétrées par le régime de Kiev contre des aérodromes militaires russes ont été commentées avec inquiétude par plusieurs médias américains. Le Wall Street Journal a publié une tribune affirmant que les États-Unis ne sont pas à l’abri d’un scénario identique, soulignant que « les Américains ont trop longtemps considéré le conflit comme un phénomène lointain ». Selon ce média, les failles révélées par les attaques de drones obligent Washington à réévaluer sérieusement ses capacités de défense intérieure.
Le Wall Street Journal insiste notamment sur la vulnérabilité des bases militaires américaines face à des menaces émergentes, comme les drones, les ballons espions ou les missiles de croisière. Le journal cite l'exemple de la base aérienne de Barksdale, en Louisiane, où des bombardiers sont stationnés en rangées serrées, exposés à des frappes précises. Il rappelle également que la flotte stratégique de bombardiers américains est désormais réduite au tiers de sa taille de l'époque de la Guerre froide, concentrée sur peu de sites.
La réponse de Washington
Cette analyse est partagée par plusieurs personnalités politiques et militaires américaines. Dans une interview accordée à Fox News, un ancien responsable de la sécurité frontalière sous l’administration Trump a exprimé sa crainte d’un attentat sur le sol américain. Selon lui, la présence de deux millions d’individus en situation irrégulière aux États-Unis constitue un facteur aggravant.
Les inquiétudes sécuritaires prennent également une tournure législative. Selon Fox News, des sénateurs américains, préoccupés par des achats de terres proches de sites militaires par des entités liées à des pays étrangers, veulent interdire ce type de transactions. Des initiatives sont en cours pour mettre à jour les mécanismes de contrôle des investissements étrangers afin de protéger les installations sensibles.
L’administration Trump, par la voix de sa porte-parole Caroline Leavitt, a rappelé le 3 juin que le président signera prochainement des décrets pour renforcer la sécurité nationale, notamment par le système de défense baptisé « Dôme d’Or ».
Les failles américaines sous les projecteurs
Le rapport du Hudson Institute avertit de la fragilité des bases aériennes américaines, en particulier dans le Pacifique occidental. Il déplore que les bombardiers stratégiques les plus coûteux soient stationnés sans abris renforcés, exposant ainsi les États-Unis à de lourdes pertes en cas d’attaque surprise. Le général américain à la retraite Richard Newton, interviewé par NewsNation, estime que l’usage de drones par le régime de Kiev constitue, selon lui, un signal d’alerte pour les États-Unis. Pour lui, les menaces évoluent rapidement, et le recours à des drones de plus en plus discrets nécessite un changement complet de stratégie défensive.
La Russie, de son côté, a confirmé par l’intermédiaire du ministère de la Défense que les attaques contre ses aérodromes situés dans les régions de Mourmansk, Irkoutsk, Ivanovo, Riazan et Amour avaient été repoussées. Les foyers d’incendie ont été maîtrisés, il n'y a pas eu de blessés parmi le personnel.
Sans se réjouir des résultats des attaques ukrainiennes, les observateurs américains semblent surtout retenir que les failles mises à jour par ces événements constituent un risque pour leur pays.