Sommet de l’OTAN : à La Haye, Mark Rutte entendrait éviter une redite de Vilnius

Alors qu’approche la grand-messe de l’OTAN, prévue les 24 et 25 juin à La Haye, son secrétaire général chercherait à éviter la «désunion» affichée lors du sommet de 2023 à Vilnius, a rapporté le 26 mai le New York Times. Un sommet où Volodymyr Zelensky s’était notamment illustré en provoquant l’agacement de certains membres de l’Alliance.
« Court et concis » : tel est le sommet annuel de l’OTAN auquel souhaiterait assister à La Haye le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, selon le New York Times (NYT) qui cite des responsables et diplomates européens. Son but : « éviter le genre de désunion ouverte sur l'Ukraine qui a entaché le rassemblement il y a deux ans » relate le quotidien américain. Or, souligne-t-il, deux facteurs pourraient venir perturber ce dessein : Donald Trump et l’Ukraine « elle-même ».
Le New York Times – qui avait pris parti pour Kamala Harris – revient ainsi longuement sur le « désaccord » du 47e président des États-Unis avec les Européens sur l’Ukraine, la manière dont il créerait une « incertitude importante » sur leur sécurité ou encore son « dédain » pour Zelensky.
Quant à l’Ukraine, celle-ci n’est finalement mise sur le banc des accusés que parce qu’elle « souhaite rejoindre l'OTAN ». « Adhésion à laquelle Monsieur Trump s'oppose » ajoute le NYT. Le président américain « réduit son soutien » à l'Ukraine et « cherche à normaliser les relations avec la Russie » peut-on encore lire sous la plume de ce journaliste fait chevalier de la Légion d’honneur sous le mandat de François Hollande.
Sommet à La Haye : Zelensky privé de dîner ?
Celui-ci évoque ainsi le « rôle incertain » de l’Ukraine lors de ce sommet prévu les 24 et 25 juin prochains. « Il n’est même pas certain que Monsieur Zelensky soit invité au dîner d’ouverture » avance encore l’auteur de l’article. Il rapporte également, citant des responsables, qu’un Conseil OTAN-Ukraine « où les alliés siègent d'égal à égal avec l'Ukraine » pourrait ne pas se tenir cette année. De même source, le locataire du Palais Mariinsky pourrait toutefois assister à un « forum parallèle » sur l’Industrie de défense.
En 2023, à Vilnius, la grand-messe annuelle du bloc militaire piloté par Washington avait été ternie par les exigences de Volodymyr Zelensky, certains participants allant jusqu’à faire ouvertement part de leur agacement face à l’attitude du dirigeant ukrainien. « Que ça plaise ou non, les gens veulent voir de la gratitude » avait ainsi déclaré face aux journalistes le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.
Du côté de la presse, Bloomberg, dans son « récit des querelles de coulisses », avait relaté que lors d’un dîner – en l’absence de Joe Biden – les Européens présents auraient recadré un Zelensky qui avait vivement critiqué l’absence de « calendrier » d’invitation adressé à Kiev pour intégrer l’OTAN. Une critique que Volodymyr Zelensky avait publiée, alors qu’il était en chemin pour le sommet, par un tweet aux accents de diatribe, qui, selon l’agence américaine, avait eu un effet « contre-productif ».