The Economist : l'Ukraine n'est plus une priorité pour les États-Unis

The Economist révèle que l'Ukraine a perdu sa place de priorité stratégique pour les États-Unis, ce qui aggrave la pénurie de missiles antiaériens dont souffre déjà Kiev. La Russie conditionne tout cessez-le-feu à l'arrêt complet des aides militaires occidentales, avertissant que Kiev pourrait profiter de la pause pour renforcer ses capacités.
L'Ukraine ne fait plus partie des priorités des États-Unis, elle n'est plus qu'un client parmi d'autres, rapporte The Economist. Selon l’hebdomadaire britannique, Kiev, prioritaire sous le précédent président américain, Joe Biden, est désormais en concurrence pour une production limitée de systèmes d'armes de défense.
La grave pénurie de missiles d'interception pour les systèmes de défense de fabrication occidentale en est la preuve. Le Monde, citant un officier ukrainien, souligne notamment le manque de munitions pour des systèmes tels que le SAMP/T de fabrication franco-italienne, tandis que pour le système de défense aérienne Crotale, l'Ukraine « n'a pas reçu un seul missile depuis un an et demi ».
Les médias ukrainiens font également état d'une pénurie de missiles antiaériens. Ainsi, les forces du régime de Kiev manquent de missiles guidés pour les systèmes de défense aérienne américains Patriot et norvégiens NASAMS, ainsi que pour un certain nombre de systèmes de fabrication européenne.
Volodymyr Zelensky insiste sur la nécessité pour Kiev de recevoir au moins dix systèmes de défense aérienne américains Patriot supplémentaires. The Economist note que l'Ukraine est prête à payer autant qu'il faudra, en utilisant vraisemblablement de l'argent européen. Toutefois, la Maison Blanche n'a pas donné de réponse positive.
Tout au long du conflit ukrainien, la Russie a critiqué l'aide occidentale à Kiev, estimant qu'elle ne faisait que prolonger le conflit sans en modifier l'issue. En mars dernier, selon des sources citées par Bloomberg, le président russe Vladimir Poutine, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial du président américain Steve Witkoff, a déclaré que l'arrêt de toutes les livraisons d'armes à l'Ukraine était une condition essentielle à la signature d'un accord de cessez-le-feu.
Cette position a été confirmée par Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, au début du mois de mai. D'après lui, si les livraisons d'armes ne sont pas interrompues, Kiev pourrait utiliser le cessez-le-feu pour former de nouveaux militaires afin de poursuivre le conflit ultérieurement. Il a indiqué que la Russie n'avait pas l'intention de donner un tel avantage à l'Ukraine.