La France débloque 10 millions d’euros pour la centrale de Tchernobyl

Le gouvernement français a annoncé un financement de 10 millions d’euros pour participer aux réparations de l’arche de confinement de la centrale nucléaire de Tchernobyl, endommagée en février 2025 lors d’une attaque de drone. Ce soutien, annoncé par la Berd, vise à éviter une détérioration accrue de la structure construite en 2019.

La France va verser 10 millions d’euros pour participer aux réparations de l’arche de confinement de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Cette structure, mise en service en 2019 par le consortium français Novarka (Bouygues et Vinci), avait pour but de protéger les débris du réacteur n°4, qui a explosé en 1986. Ce dispositif de confinement, censé durer cent ans, a été touché en février dernier lors d’une attaque de drone.

Des réparations coûteuses et urgentes

Ce soutien financier a été officialisé lors de l’assemblée annuelle de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui se tient à Londres. L’institution a précisé que la frappe a gravement endommagé certains systèmes essentiels à la durabilité de la structure. Bien qu’aucune hausse de radioactivité n’ait été constatée, des infiltrations d’eau et la libération de poussières contaminées sont désormais redoutées. La Berd insiste sur l’urgence d’interventions rapides, notamment pour restaurer l’étanchéité extérieure.

Selon le quotidien britannique The Guardian, les coûts totaux pourraient s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros, bien au-delà des 25 millions actuellement disponibles dans le fonds international destiné à Tchernobyl. Le journal précise que cette arche, haute de 108 mètres et pesant 36 000 tonnes, n’a pas été conçue pour résister à des conflits armés. Eric Schmieman, un ancien ingénieur du projet, explique que « si la plupart des centrales nucléaires sont conçues pour résister à la chute d’un avion, ce n’est pas le cas de cette structure ».

Un site toujours hautement contaminé

Sous cette arche se trouve toujours une masse hautement radioactive, un mélange de plusieurs centaines de tonnes d’uranium, de sable, de plomb et d’acide borique utilisés lors du temps soviétique.

Ce financement français sera versé au fonds de coopération pour Tchernobyl, créé en 2020 et géré par la Berd. « Nous espérons que cette première contribution permette de débloquer de nouveaux engagements de la part des pays partenaires », a déclaré Pierre Heilbronn, envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour la reconstruction de l’Ukraine. Le montant de 10 millions annoncé par Paris ne suffira donc probablement pas à couvrir l’ensemble des besoins.