Mark Carney triomphe : une victoire libérale sous l’ombre de Trump

Alors que les libéraux semblaient voués à l’échec il y a quelques mois, Mark Carney a conduit son parti à la victoire lors des législatives canadiennes du 28 avril, galvanisé par la menace de Donald Trump.

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Le Parti libéral de Mark Carney a remporté les élections législatives canadiennes du 28 avril, un revirement spectaculaire orchestré par un économiste novice en politique, devenu Premier ministre en mars dernier. Selon les projections de Radio-Canada, les libéraux ont sécurisé plus de 160 sièges sur les 343 de la Chambre des communes, devançant les conservateurs de Pierre Poilievre, qui en obtiennent plus de 140. Le parti libéral a revendiqué la victoire le 29 avril dans un message posté sur les réseaux sociaux : « Merci, Canada. Ensemble, nous bâtirons un Canada fort ».

Cependant, on ignore encore si Mark Carney obtiendra la majorité absolue nécessaire pour gouverner sans coalition, un défi qui pourrait compliquer l’adoption de ses réformes.

Les États-Unis au cœur de la campagne

La campagne, dominée par les provocations de Donald Trump, a bouleversé la dynamique politique. Les tarifs douaniers américains de 25 % sur les produits canadiens, notamment les automobiles, ont plongé l’industrie ontarienne dans la tourmente, tandis que les menaces d’annexion du Canada comme « 51ème État » ont attisé un élan patriotique. Un sondage Léger du 16 avril révélait que Trump avait influencé le vote de 58 % des Canadiens. Mark Carney, ancien gouverneur des Banques du Canada et d’Angleterre, a su capitaliser sur cette crise, se présentant comme le rempart contre l’agressivité américaine. « Le président Trump veut nous briser, mais cela n’arrivera jamais », a-t-il martelé, promettant de maintenir des contre-tarifs et de diversifier le commerce vers l’Europe et l’Asie.

En face, Pierre Poilievre, dont le style populiste rappelait Trump, a vu son avance de 20 points s’effondrer. Sa campagne axée sur le coût de la vie et des baisses d’impôts n’a pas suffi face à l’unité nationale suscitée par les attaques extérieures.

Le candidat a félicité son adversaire pour sa victoire et assuré qu’il demeurera chef du parti conservateur.

« Trump a tout emporté », analyse Grace Skogstad, professeur à l’Université de Toronto, soulignant l’incapacité de Poilievre à séduire les centristes.

Malgré une campagne imparfaite, marquée par des maladresses comme la confusion entre deux tragédies nationales, Mark Carney a convaincu par son expérience de gestion de crises, notamment lors du Brexit. Son programme promet des baisses d’impôts pour les bas revenus et la suppression de la taxe sur les premiers achats immobiliers, bien que la menace d’une récession, exacerbée par la guerre commerciale, pèse lourd. « Les défis sont intimidants, mais j’ai confiance en le Canada », a déclaré Mark Carney, appelant à l’unité pour un avenir indépendant.