Une déclaration «très préjudiciable» : Trump accuse Zelensky de mettre à mal les pourparlers de paix

Dans un message posté ce 23 avril sur Truth Social, le président américain a fustigé les «déclarations incendiaires» de Zelensky sur la Crimée, estimant qu’elles rendent «difficile» le règlement du conflit en Ukraine. La veille, Zelensky avait déclaré qu’«il n'y a rien à dire» concernant la Crimée, écartant toute négociation d’ordre territorial.
« Ce sont des déclarations incendiaires comme celles de Zelensky qui rendent si difficile le règlement de cette guerre » a fustigé ce 23 avril sur Truth Social Donald Trump. « Cette déclaration est très préjudiciable aux négociations de paix avec la Russie dans la mesure où la Crimée a été perdue il y a des années sous les auspices du président Barack Hussein Obama, et ne constitue même pas un sujet de discussion », a poursuivi le président américain.
La publication de ce message cinglant du locataire de la Maison Blanche survient alors qu’une réunion quadripartite – entre Kiev et plusieurs de ses alliés occidentaux – se déroule à Londres.
Initialement prévue au niveau ministériel, cette réunion impliquant les chefs de la diplomatie américaine, britannique, française et ukrainienne et devant porter sur les pourparlers de paix a été « reportée », avait annoncé ce 23 avril au matin le Foreign Office dans un communiqué cité par The Guardian. Le ministère britannique des Affaires étrangères avait alors évoqué des discussions au niveau « des conseillers de premier rang » et « fermées aux médias ».
En cause, a rapporté à l’agence Reuters une source proche des discussions : l’annulation de la venue du chef de la diplomatie américaine après que la partie ukrainienne a adressé le 22 avril aux Européens un document dans lequel elle stipule son refus de négocier sur des questions territoriales avant « un cessez-le-feu complet et inconditionnel ».
« Il n’y a rien à dire, c’est contraire à notre Constitution. C'est notre territoire, le territoire du peuple ukrainien. » avait martelé, le même jour, Volodymyr Zelensky concernant une éventuelle reconnaissance par Washington de la souveraineté russe sur la Crimée. Celui-ci avait avancé que, dès lors que les négociations abordaient « la Crimée et nos territoires souverains », celles-ci entraient «dans le format souhaité par la Russie ». Une sortie de Zelensky, face à la presse, sur laquelle a rebondi Trump.
« Il peut avoir la paix ou se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays »
« Personne ne demande à Zelensky de reconnaître la Crimée comme territoire russe » a cinglé le président américain, avant d’ajouter : « s'il veut la Crimée, pourquoi ne se sont-ils pas battus pour elle il y a onze ans, lorsqu'elle a été rétrocédée à la Russie sans coup férir ? ».
« Il n’a pas de quoi se vanter ! La situation de l’Ukraine est désastreuse : il peut avoir la paix ou se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays » a encore lancé Donald Trump sur son réseau social.
Lors de son déplacement à Paris, à l’occasion d’un ballet diplomatique auquel avait participé une délégation américaine emmenée par Marco Rubio, le chef de la diplomatie des États-Unis avait laissé entendre qu’il pourrait se rendre à Londres s’il le jugeait utile.
D’après le Washington Post, citant trois sources, la proposition américaine de reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée aurait alors été « présentée à l’Ukraine », tout comme celle de lever – à terme, dans le cadre d’un cessez-le-feu – les sanctions contre la Russie en échange d’un arrêt des hostilités de la part de Moscou.
Au lendemain de cette rencontre à Paris, Marco Rubio avait déclaré à la presse qu’il était temps de « déterminer », dans les prochains « jours », si la paix était « faisable » en Ukraine, soulignant que les États-Unis avaient « d’autres priorités ».