Mort de Maradona : un procès historique pour répondre aux zones d’ombre

Mort de Maradona : un procès historique pour répondre aux zones d’ombre© Wiki commons
Un graffiti à l'effigie de Diego Maradona à Naples en Italie.
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Quatre ans après la disparition de Diego Maradona, sept professionnels de santé comparaissent dès le 11 mars à San Isidro, en Argentine. Accusés d’«homicide simple avec dol éventuel», ils risquent entre 8 et 25 ans de prison.

Sept professionnels de santé – neurochirurgien, psychiatre, psychologue, médecin clinicien, infirmier et coordinateurs médicaux – sont jugés pour «homicide simple avec dol éventuel». Le parquet les accuse d’avoir orchestré une hospitalisation à domicile «totalement déficiente et imprudente», marquée par des «improvisations» et des «manquements». L’opération au cerveau, bien que «réussie», avait été suivie d’un suivi jugé inadapté. Une expertise de 2021 avait déjà pointé une «période d’agonie prolongée», imputable à des négligences.

Maradona souffrait de multiples pathologies : insuffisance cardiaque, problèmes rénaux, dépendance à l’alcool et aux psychotropes. Selon l’autopsie, un «œdème pulmonaire aigu» a précipité sa fin. Mais des questions persistent : pourquoi une convalescence à domicile sans équipement adéquat, comme un défibrillateur ? Pourquoi l’infirmier de nuit a-t-il reçu l’«ordre de ne pas le réveiller», alors qu’il respirait encore à 6h30 ? Le procès, qui durera jusqu’à mi-juillet avec 120 témoins, explorera ces zones d’ombre.

Les accusés, dont le neurochirurgien Leopoldo Luque et la psychiatre Agustina Cosachov, se défendent en rejetant la faute sur les pathologies préexistantes ou sur leurs collègues. Des messages audios et écrits, cités par Mario Baudry, avocat d’un fils de Maradona, suggèrent que l’équipe médicale craignait que ses filles ne l’emmènent, menaçant leurs revenus. «Ils savaient qu’il mourrait ainsi», accuse-t-il.

Pour les Argentins, ce procès dépasse la quête de coupables : il s’agit de rendre justice à «el Pibe de oro». «Il ne méritait pas de mourir seul», confie Hilda Pereira, une retraitée émue. Entre émotion et attente de vérité, ce rendez-vous judiciaire ravive le souvenir d’un dieu du foot dont la fin tragique continue de hanter le pays.

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