France : la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant préconise une refonte des rythmes scolaires
© Wiki commonsAprès six mois de travaux, les 130 citoyens de la Convention sur les temps de l’enfant ont adopté leur rapport, formulant 20 propositions pour adapter les rythmes à la santé et au bien-être des enfants. Parmi elles : une semaine de cinq jours, des cours dès 9 heures au secondaire et une réduction à deux zones de vacances.
Les membres de la Convention citoyenne, tirés au sort pour refléter la diversité française, ont rendu public leur rapport le 23 novembre, plaidant pour une restructuration profonde des temps scolaires et extrascolaires afin de prioriser le développement des enfants. Les propositions visent à « apprendre autrement », avec des matinées dédiées aux savoirs théoriques et des après-midi aux activités pratiques, artistiques et sportives, intégrées au socle commun.
Dès l’élémentaire, la semaine passerait à cinq jours pleins pour stabiliser les rythmes, contrairement à la réforme Peillon de 2013, qui avait suscité un tollé. Au collège et au lycée, les cours commenceraient à 9 heures et dureraient 45 minutes effectives, avec des pauses garanties. Les vacances d’hiver et de printemps se limiteraient à deux zones chevauchantes, alternant sept semaines de cours et deux de repos, sans toucher aux 16 semaines annuelles totales.
Le rapport insiste sur la coordination des acteurs via un ministère de l’Enfance et des Projets éducatifs de territoire obligatoires, ainsi qu’un plan de mobilité limitant les trajets à 45 minutes. Il préconise aussi l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans et des apprentissages pratiques comme la cuisine ou la gestion budgétaire. Thierry Beaudet, président du Cese, attend des réponses gouvernementales dans quinze jours, mais Matignon reste prudent, sans note formelle demandée aux ministères.
Les réactions sont vives. Le syndicat SNALC a tweeté : « Le SNALC a pris connaissance des éléments contenus dans le rapport de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant, convention qui a coûté 4 millions d’euros. Tout ça pour ça. »
Le SNALC a pris connaissance des éléments contenus dans le rapport de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, convention qui a coûté 4 millions d’euros. Tout ça pour ça https://t.co/TsijCcA4N3#tempsdelenfantpic.twitter.com/nQRSz990Tu
— SNALC (@SNALC_National) November 24, 2025
Le syndicat dénonce des mesures « irréalisables ». Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, craint de son côté une aggravation des inégalités territoriales avec les activités extrascolaires.
Le syndicat insiste sur les besoins de l’école, affirmant « qu’aucune configuration des temps ne garantit à elle seule un système éducatif plus égalitaire ».
Rythmes scolaires : le Snuipp met en avant les besoins de l'Ecole pic.twitter.com/E8OykeNUeU
— François Jarraud (@frjarraud) November 23, 2025
La Cour des comptes et l’Académie de médecine avaient déjà pointé les effets délétères des quatre jours hebdomadaires. Les citoyens appellent à une vigilance : « Notre rapport ne doit pas être un rapport de plus. » L’exécutif, impliquant sept ministères, promet des réunions informelles, mais sans engagements fermes, laissant planer le doute sur une mise en œuvre effective.