Macron fragilisé : Attal accentue ses critiques et Pannier-Runacher prend ses distances en pleine crise politique

En pleine tempête politique, Emmanuel Macron est fragilisé par les critiques de Gabriel Attal, qui revendique l’autonomie de Renaissance, et par le départ d’Agnès Pannier-Runacher, qui propose une alliance avec la gauche. Ces fractures au sein du macronisme aggravent l’instabilité à l’Élysée.

Gabriel Attal, président de Renaissance, et Agnès Pannier-Runacher, ministre sortante, accentuent la pression sur un président isolé. Alors qu’Emmanuel Macron consulte pour nommer un nouveau Premier ministre d’ici vendredi soir, leurs prises de position révèlent un camp présidentiel en plein éclatement.

Gabriel Attal : « Un parti n’est pas un clan »

Jeudi 9 octobre, lors du congrès national des sapeurs-pompiers au Mans, Gabriel Attal a enchaîné les selfies, notamment avec les jeunes. Mais au-delà des bains de foule, l’ex-Premier ministre distille un message politique tranchant. Critiquant les décisions de Macron, qu’il ne « comprend plus » depuis un an, comme il l'a déjà déclaré à plusieurs reprises.

Sur TF1, il martelait ainsi: « La lucidité différencie un parti d’un clan, une relation politique d’une relation d’emprise ». Une réponse aux accusations de trahison, venant notamment de l’ancien ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti qui avait déclaré : « Quelques rats quittent le navire. Attal est la création de Macron, sans lui il n’est rien ».

Sur France 2, il a déploré le 10 octobre : « Les Français sont sidérés, médusés de ce spectacle livré par la classe politique ».

L’ancien Premier ministre s’est, en revanche, dit « toujours opposé à ceux qui appellent à la démission du président ». Une position adoptée désormais par un autre ancien chef de gouvernement : Edouard Philippe.  

Agnès Pannier-Runacher suggère un virage à gauche

Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la Transition écologique, va plus loin. Sur ICI Nord, elle propose : « On a essayé la droite, le centre, pourquoi pas la gauche ? ».

Soutenant une suspension de la réforme des retraites en 2026, à l’instar d’Elisabeth Borne, comme suggéré par la CFDT, elle insiste sur la nécessité d’un budget et d’un Premier ministre opérationnel. Vendredi, sur Franceinfo, elle annonce par ailleurs ne pas briguer un poste dans le prochain gouvernement, préférant redevenir députée du Pas-de-Calais.

Ces défections, combinées aux appels à la démission de Macron, plongent l’exécutif dans le chaos.

Alors que l’Élysée prépare un nouveau gouvernement, les fractures du macronisme semblent irréversibles, laissant présager une fin de mandat sous haute tension.