«La colère sociale est bien là» : mobilisation du 2 octobre en cours en France

Mécontents de la politique budgétaire, les syndicats appellent à nouveau à la mobilisation en France le 2 octobre afin de faire entendre leur colère sociale. Le nombre de grévistes devrait être inférieur à celui des 10 et 18 septembre, mais le ministère de l'Intérieur a déjà mobilisé 76 000 policiers.
Après le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre et la mobilisation intersyndicale du 18 septembre contre la politique budgétaire du gouvernement français, la France va à nouveau être plongée dans les manifestations ce 2 octobre. Les syndicats des transports, de l'éducation, de la santé et du secteur public appellent à une nouvelle grève, déterminés à faire entendre leurs revendications.
« C'est la première fois qu'il y a trois journées de grève en un mois sans gouvernement ni budget », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, à BFMTV, ajoutant : « Nous voulons que la copie de François Bayrou soit définitivement enterrée ». « La colère sociale est bien là, elle est extrêmement forte. […] Il faut en tenir compte, sinon les mobilisations continueront s'il y a des reculs », a-t-elle souligné.
La fonction publique, les transports, l'éducation, la santé, la poste et les télécommunications appellent à manifester
Huit organisations représentatives du secteur public — CGT, FO, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP — « appellent les personnels à se mobiliser encore plus fortement », réaffirmant la nécessité de « construire un tout autre budget ». Dans le même temps, du côté de la SNCF, quatre syndicats, à savoir la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots, appellent à la grève dans un communiqué commun, exigeant « une augmentation générale des salaires et des primes de travail », « une relance pérenne du fret public », la « réhumanisation des gares et des trains » et « une loi de programmation pluriannuelle des infrastructures ferroviaires ».
Dans le domaine de l'éducation, les syndicats SNES-FSU et FSU-SNUipp appellent également à la mobilisation. 10 % des enseignants des écoles maternelles et élémentaires pourraient se mettre en grève. Le secteur de la santé sera représenté par la CFDT. La CGT FAPT appelle également à la grève dans toutes les entreprises du secteur des télécommunications et dans les 154 filiales du groupe La Poste.
Les manifestations devraient être moins importantes, mais la mobilisation policière est énorme
Selon les prévisions de la SNCF, le trafic devrait être pratiquement normal. Des perturbations mineures sont attendues sur les trains régionaux et interurbains, les lignes RER C, D et E, ainsi que sur plusieurs lignes Transilien. En ce qui concerne la RATP et les aéroports, aucun impact significatif n'est attendu.
Bien que le nombre de manifestants attendus soit bien inférieur à celui des 10 et 18 septembre, les effectifs policiers sont inédits : le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a mobilisé 76 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 sont déployés à Paris et dans son agglomération.