Violences contre les soignants en France : une hausse alarmante de 26% en 2024

En 2024, les violences contre les soignants ont grimpé de 26%, avec près de 2 000 incidents signalés, selon l’Ordre des médecins. Les agressions verbales ou physiques et les falsifications d’ordonnances touchent surtout les généralistes. La loi Pradal vise à durcir les sanctions.
L’Observatoire national de la sécurité des médecins révèle une hausse préoccupante de 26 % des violences envers les soignants en 2024, avec 1 992 incidents signalés.
SÉCURITÉ. + 26% d’agressions signalées par les médecins en 2024. 105 agressions physiques,104 actes de vandalisme, 306 falsifications d’ordonnances, 1207 agressions verbales ou menaces .
— Joseph Thouvenel ن (@JoThouvenel) September 29, 2025
Ce chiffre, en progression de 95 % depuis 2021, reflète à la fois une meilleure déclaration des incidents et une réelle montée de l’agressivité : dès juillet une étude révélait que 41 % des médecins libéraux déclaraient avoir déjà été victimes d’une agression.
Un climat de violence en nette aggravation
Agressions verbales (1 207 cas), physiques (105 cas), falsifications d’ordonnances (306 cas) et actes de vandalisme (104 cas) touchent majoritairement les généralistes (63 % des déclarations), mais aussi psychiatres, ophtalmologues et autres spécialistes. Ces chiffres, basés sur des déclarations volontaires, ne représentent que « la face visible de l’iceberg », selon le Dr Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l'Observatoire de la sécurité au sein de l'ordre.
Les motifs des violences incluent des reproches sur la prise en charge (32 %), des refus de prescriptions (17 %) et des délais d’attente jugés excessifs (8 %). La médecine de ville concentre 74 % des incidents, les hôpitaux étant moins concernés, peut-être en raison d’une gestion interne des conflits. Seuls 35 % des médecins agressés portent plainte, un chiffre jugé trop faible.
La loi Pradal, promulguée en 2025, alourdit les sanctions et permet à l’Ordre ou aux directeurs d’établissements de porter plainte pour les victimes, mais certains décrets manquent encore. Des protocoles avec les parquets et les forces de l’ordre ont été signés pour accélérer les procédure judiciaires. Face à cette « spirale de la violence », l’Ordre appelle à une mobilisation collective pour protéger les soignants.