France : Retailleau envisage de ne pas reconnaître les nouveaux passeports algériens

Face à l’assouplissement des conditions de délivrance des passeports algériens pour les ressortissants à l’étranger, y compris en situation irrégulière, le ministère français de l’Intérieur envisage de ne pas reconnaître certains de ces documents. Une mesure qui intervient dans un contexte de crise entre les deux pays.
Le ministère de l’Intérieur français étudie la possibilité de ne pas reconnaître certains passeports algériens récemment délivrés, notamment ceux émis dans le cadre de procédures d’urgence.
Cette réflexion intervient après l’annonce par le président Abdelmadjid Tebboune d’un assouplissement notable des règles d’obtention des passeports pour les Algériens vivant à l’étranger, y compris les personnes en situation irrégulière. Ces derniers pourront désormais obtenir un passeport d’une validité de dix ans, ou un passeport d’urgence valable un an, avec des justificatifs réduits.
Pour les autorités françaises, cette mesure pourrait compliquer les procédures d’expulsion et favoriser des régularisations administratives non souhaitées. Le ministère de l’Intérieur envisage donc de restreindre la reconnaissance de ces documents dans certaines conditions, notamment dans les dossiers de régularisation.
Passeports ignorés par les préfectures ?
À Toulouse, des élus locaux ont signalé une augmentation marquée du nombre de passeports délivrés par le consulat algérien. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré dans Le Figaro que « des centaines de passeports auraient été délivrés à des étrangers en situation irrégulière ». En réaction, le ministère aurait demandé aux préfets de ne pas tenir compte de ces passeports dans les procédures en cours.
Cette tension s’inscrit dans un contexte diplomatique déjà délicat entre Paris et Alger, marqué par des divergences sur les questions migratoires et consulaires. Le ministre de l’Intérieur a récemment évoqué la possibilité de remettre en cause les accords bilatéraux de 1968, qui encadrent la circulation et le séjour des Algériens en France, et a aussi menacé de suspendre les discussions entre l’Union européenne et l’Algérie sur un futur accord d’association.