Melun : un tournage de clip de rap dégénère en affrontement avec la police

Un tournage de clip de rap non autorisé à Melun a dégénéré en émeute, avec tirs de mortiers et jets de cailloux contre la police. Cinq mineurs ont été arrêtés, et des armes factices et réelles saisies. La polémique ravive les débats sur la sécurité et la régulation des tournages.
Un tournage de clip de rap non autorisé dans le square de Lorient, à Melun (Seine-et-Marne), a viré à l’émeute urbaine, provoquant un violent affrontement avec les forces de l’ordre. Une vingtaine à une trentaine d’individus, encagoulés et brandissant des armes, se sont rassemblés dans le quartier sensible de Montaigu, connu comme un point de deal, selon Le Parisien.
Inquiets, des riverains ont alerté la police, déclenchant une intervention rapide. À l’arrivée des forces de l’ordre, la situation a dégénéré. Les policiers ont essuyé des tirs de mortiers d’artifice et des jets de cailloux.
Intensification des patrouilles
Pour rétablir l’ordre, les agents ont riposté avec deux grenades lacrymogènes et une grenade de désencerclement. Cinq mineurs, âgés de 14 à 17 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue. Les autres individus ont pris la fuite.
Sur place, les forces de l’ordre ont saisi des pistolets factices, mais aussi des couteaux, des machettes et des cocktails Molotov, révélant la dangerosité potentielle de l’incident. Aucun blessé ni dégât matériel n’a été recensé, et le calme est revenu vers 23h30.
Cet événement s’inscrit dans une série d’incidents similaires à Melun, où des tournages de clips non déclarés ont déjà causé des troubles. En avril 2019, un clip impliquant un faux fusil Kalachnikov avait semé la panique place Gallieni. En juillet 2020, un autre tournage avait été interrompu pour usage illégal d’un gyrophare de police.
Ces incidents soulignent les tensions dans certains quartiers, où les clips de rap, souvent associés à une mise en scène provocatrice, cristallisent les défiances envers l’autorité. L’opposition municipale, menée par le sénateur LR Arnaud de Belenet, a dénoncé une « banalisation de la violence » et appelé à un renforcement des moyens policiers.
La préfecture de Seine-et-Marne a annoncé une intensification des patrouilles dans le quartier Montaigu. La mairie, contactée par actu.fr, a regretté l’absence de demande préalable, tout en encourageant la création artistique dans un cadre légal.
Ce nouvel épisode alimente le débat sur la sécurité à Melun, où les violences urbaines, bien que ponctuelles, restent un défi. La justice devra déterminer les suites pour les mineurs interpellés, tandis que la ville cherche à apaiser les tensions communautaires.