Fin de vie : Claire Fourcade dénonce «la pression» exercée par Emmanuel Macron sur les parlementaires

Fin de vie : Claire Fourcade dénonce «la pression» exercée par Emmanuel Macron sur les parlementaires Source: AP
Le président français Emmanuel Macron visite un laboratoire à Wissous, près de Paris, France, le 12 mai 2025.
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La présidente de la Sfap, Claire Fourcade, dénonce dans Le Point la pression d’Emmanuel Macron sur les députés, alors que le projet de loi sur l’aide à mourir arrive en discussion. Elle alerte sur les dangers d’un texte flou, accéléré, et rejeté par une partie des soignants.

Depuis le 12 mai 2025, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi scindée en deux : l’une sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide à mourir. Dans une interview accordée au Point, Claire Fourcade, médecin et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), dénonce l’attitude du président Emmanuel Macron. Selon elle, il met « la démocratie sous contrainte » en s’exprimant publiquement pour soutenir le texte, avant même que le débat parlementaire ait pleinement démarré. Elle s’interroge notamment sur l’annonce d’un éventuel référendum, mesure qu’il rejetait jusqu’alors.

Claire Fourcade s’appuie sur un sondage LNA Santé de mars 2025, selon lequel « 65 % des Français se disent mal informés » sur la différence entre aide à mourir, euthanasie et suicide assisté. Elle estime qu’un tel sujet, complexe et mal compris, ne peut faire l’objet d’un vote binaire.

Des critères flous et une loi inquiétante

Le cœur des critiques de Claire Fourcade porte sur les critères d’accès à l’aide à mourir. Le texte en discussion évoque une maladie « en phase avancée et incurable qui engage le pronostic vital », une définition jugée trop large et vague. Pour elle, « toutes les affections de longue durée pourraient entrer dans ce cadre ». Elle dénonce également la suppression de plusieurs garanties initiales: la demande pourra être orale, sans témoin, le délai de réflexion est réduit à 48 heures, et la consultation psychiatrique en cas de doute n’est plus exigée.

Plus encore, elle alerte sur le nouveau délit d’entrave, qui prévoit des sanctions pénales contre les soignants s’ils tentent de dissuader une personne de demander l’aide à mourir. À ses yeux, cela revient à faire peser une pression inédite sur les professionnels de santé, et à rendre ce nouveau droit accessible avec « le moins d’obstacles possible ».

Une opposition croissante dans l’hémicycle et la société

À l’Assemblée Nationale, la tension est palpable. Ce 14 mai, les députés ont rejeté un article sur la création d’un diplôme en médecine palliative après l’ajout contesté de la mention « aide à mourir » dans son intitulé. Plusieurs députés ont dénoncé une confusion volontaire entre soins et fin de vie. La droite et l’extrême droite se sont opposées au texte, tandis que la majorité était divisée.

Les voix critiques se multiplient aussi hors de l’hémicycle. Les responsables religieux dénoncent « un basculement radical » et une atteinte aux fondements de l’éthique médicale. La Croix critique la qualification juridique des décès par aide à mourir comme « mort naturelle », considérée comme une dérive grave. Le journal rappelle que les soins palliatifs sont encore sous-financés, et que 22 départements en sont dépourvus.

Enfin, Ouest France relaie l’appel de Jeanne-Françoise Hutin, officier de la Légion d'honneur, qui demande aux députés de rejeter cette législation tant que les soins palliatifs ne sont pas accessibles à tous. Pour elle, « donner la mort ne sera jamais un soin ».

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