Bombes AASM : des munitions françaises conçues pour les avions ukrainiens

La France va livrer à l’Ukraine des bombes AASM, guidées sans GPS et compatibles avec les chasseurs Mig et Soukhoï, toujours utilisés par l’Ukraine. Elles permettent des frappes précises malgré le brouillage. Leur production s’intensifie pour répondre à la demande militaire ukrainienne.

La France s’apprête à livrer à l’Ukraine un nouvel ensemble de munitions guidées : les AASM, ou Armement air-sol modulaire, selon les médias français. Ces équipements devraient renforcer les capacités aériennes de Kiev, notamment grâce à leur précision accrue et leur compatibilité avec les avions de chasse ukrainiens. L’AASM peut supporter une charge explosive allant de 250 à 1 000 kg.

L’AASM, développé par la société française Safran, est composé de deux modules fixés à une bombe classique : un système de guidage installé à l’avant et un propulseur à l’arrière. Il transforme ainsi une munition standard en une arme guidée de précision, sans nécessiter une refonte complète de l’armement d’origine, à condition que celui-ci respecte les normes internationales.

Conçue pour fonctionner malgré les perturbations électroniques, cette technologie repose sur une centrale inertielle capable de maintenir un cap précis sans recourir au GPS, souvent brouillé dans la zone de conflit. Elle permet de frapper plusieurs cibles, fixes ou mobiles, en une seule opération, quelle que soit l’altitude de lancement.

Toujours d'après les médias français, cette capacité est jugée particulièrement utile dans le contexte du conflit en Ukraine, où les brouilleurs compliquent l’usage de munitions guidées par satellite. Les bombes équipées du système AASM peuvent être utilisées non seulement sur les avions Rafale, pour lesquels elles avaient été conçues à l’origine, mais aussi sur les avions de chasse de fabrication soviétique, comme les Mig et les Soukhoï, encore largement utilisés par l’Ukraine. Pour permettre cette compatibilité, les ingénieurs de Safran ont adapté le système aux appareils ukrainiens, une opération réalisée à l’automne 2023.

Ce dispositif est désormais produit à un rythme accéléré : après 830 unités fabriquées en 2024, environ 1 200 sont prévues pour 2025.