«Amateurisme» : de Villepin s’en prend à Bruno Retailleau pour ses propos sur l’Algérie
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L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a vivement critiqué le 23 février le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, à qui il reproche d’avoir accusé l’Algérie du refus de reprendre le suspect, sous OQTF, de l’attentat terroriste dans le Haut-Rhin.
«Je trouve là qu’il y a une forme d’amateurisme et j’estime que le gouvernement dirigé par monsieur Bayrou doit un minimum faire le travail qui est le sien». Sur l’antenne de BFM TV, le 23 février, l'ancien Premier ministre français (2005 - 2007) Dominique de Villepin a vivement pris à parti le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Celui qui a lui-même dirigé la place Beauvau sous Jacques Chirac a par ailleurs dénoncé le rôle de l’exécutif dans son ensemble, en citant le chef du gouvernement, celui de la diplomatie ainsi que le chef de l’État. De Villepin rebondissait aux propos tenus, la veille, par le premier flic de France au journal de TF1.
Benjamin Duhamel prend une leçon de diplomatie (et Bruno Retailleau aussi).
— Avec Villepin 🇫🇷 (@avec_villepin) February 23, 2025
La classe de @Villepin. 🇫🇷✨ pic.twitter.com/DBHpM9s9EQ
Tout en concédant qu’il faut apporter un «message de fermeté» à l’Algérie, Dominique de Villepin a estimé qu’il fallait permettre de «faire avancer des solutions». Il a en revanche estimé que ce rôle n’incombait pas au ministre de l’Intérieur mais au «président de la République et au ministre des Affaires étrangères».
«La France n’est pas une République bananière»
Retailleau «n’est pas dans la responsabilité qui est la sienne pour faire cela» a martelé l'ancien ministre. Il a par ailleurs estimé que face au problème du retour des individus sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF), le ministre de l’Intérieur devait s’en remettre à la chaîne des responsabilités et donc au ministre des Affaires étrangères ainsi qu'au président de la République.
«Les responsables doivent assumer leurs responsabilités» a insisté Dominique de Villepin, arguant que «la France n’est pas une République bananière».
Il a par ailleurs estimé que «la surenchère du durcissement ne règlera rien». «Ce n’est pas en faisant le bras de fer que vous y arriverez» a-t-il affirmé.
À rebours de la droite française sur les questions internationales, Dominique de Villepin avait également pris position en affirmant notamment qu’«Israël est dans une impasse» en janvier 2024 et avait affirmé en février 2022 qu’«une réponse militaire occidentale à l’intervention russe en Ukraine aggraverait les souffrances des civils».