Les députés socialistes déposent à leur tour une motion de censure

Les députés socialistes ont déposé le 17 février une motion de censure contre le gouvernement, l’accusant de céder face au Rassemblement national après les déclarations de François Bayrou sur la «submersion migratoire».

«Mercredi prochain, notre motion de censure portera sur cette dérive continue de la droite vers l’extrême droite». Le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure s’est ému le 18 février d’un reportage radio mettant en scène le durcissement des tests pour obtenir la nationalité française. Il en a profité pour rappeler le dépôt, quelques heures plus tôt, par son groupe parlementaire, d’une motion de censure contre le gouvernement Bayrou.

La motion de censure du PS est une motion spontanée prévue par l’article 49 alinéa 2 de la Constitution. Les socialistes entendent ainsi marquer leur opposition au gouvernement, invoquant notamment l’usage de l’expression «sentiment de submersion migratoire» par le chef du gouvernement François Bayrou. Cette motion de censure, qui sera votée le 19 février, a été critiquée par les autres oppositions, qu’il s’agisse du Rassemblement national (RN) ou des Insoumis (LFI).

«Inutile», «gauche pichenette»: la motion socialiste ne fait pas recette

Le député RN Sébastien Chenu a critiqué la motion de censure socialiste sur le plateau de la télévision publique le 17 février, en affirmant que celle-ci «a été rédigée dans le but de redorer son image auprès de la gauche». L’élu a par ailleurs fait savoir que son groupe ne votera pas cette motion, qu’il qualifie d’«inutile».

Les Insoumis, qui ont déjà déposé cinq motions de censure durant les discussions budgétaires, se sont également montrés assez hostiles à la démarche de leurs alliés socialistes.

La députée Sarah Legrain a ainsi repris sur son compte X la chronique d’un journaliste de BFM TV qui raillait la démarche du PS en déclarant : «Normalement, une motion de censure, ça sert à faire tomber un gouvernement… mais là, le PS invente la gauche pichenette».

Le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard avait dénoncé sur BFM TV ce qu’il appelle «le côté pistolet à eau» de la motion de censure des socialistes. Dimanche, dans un texte publié dans le journal La Tribune du dimanche, le fondateur des Insoumis Jean-Luc Mélenchon avait évoqué une «position absurde» du PS, qui avait prévenu qu’il retirerait sa motion si jamais le gouvernement risquait de tomber.