La nomination de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel suscite un tollé
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L’ancien président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été nommé au Conseil constitutionnel par Emmanuel Macron, suscitant des réactions largement négatives dans le paysage politique français. Les parlementaires ont le pouvoir de rejeter cette nomination.
«Richard Ferrand est un petit soldat du bonapartisme macroniste actuel». Le député du Nouveau Front Populaire (NFP) Alexis Corbière n’a pas mâché ses mots au micro de France Info le 11 février, après l’annonce du choix de Richard Ferrand pour succéder à Laurent Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel. L’ancien membre de La France Insoumise a insisté sur la nécessité d’une «indépendance» de l’institution vis-à-vis de l’exécutif et rappelé que Richard Ferrand est un «très proche» d’Emmanuel Macron.
🔴 Nomination au Conseil constitutionnel ➡️ "Richard Ferrand est un petit soldat du bonapartisme macroniste actuel. Moi je ne le soutiens pas", dit Alexis Corbière, député NFP de Seine-Saint-Denis, fondateur de l’Après (Association pour une République écologique et sociale) pic.twitter.com/ZtYo4T1yT2
— franceinfo (@franceinfo) February 11, 2025
Plusieurs personnalités politiques de tous horizons ont dénoncé ce choix du président qui avait déjà été évoqué au mois de janvier, alors que trois nouveaux membres de l’institution doivent être nommés par le président de la République et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat au début du mois de mars.
«Monsieur Macron ne pouvait pas trouver pire candidat»
En conférence de presse à l’Assemblée nationale, la députée de La France Insoumise (LFI) Gabrielle Cathala a estimé que le président de la République ne «pouvait pas trouver pire candidat» pour cette fonction, rappelant que Richard Ferrand est toujours président du bureau exécutif du parti Renaissance d’Emmanuel Macron. Elle a également rappelé qu’il avait été mis en cause dans une affaire de prise illégale d’intérêt «qui a été classée sans suite non pas parce qu’il était innocent mais parce que les faits étaient prescrits».
"Monsieur Macron ne pouvait pas trouver pire candidat", estime @GabrielleCthl à propos de la présidence du Conseil constitutionnel. "Richard Ferrand a été l'un des premiers à suivre Emmanuel Macron, il a été mis en cause dans une affaire de prise illégale d'intérêts". #DirectANpic.twitter.com/CyoBQ9Iq2S
— LCP (@LCP) February 11, 2025
À droite aussi, cette nomination fait débat. Le maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, a estimé sur le réseau social X qu’il faut «en finir avec la caste et le copinage d’État». Le député Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu a, de son côté, estimé qu’en «nommant des politiques», l’institution se trouve affaiblie, et il préconise «que l’on nomme des gens très éloignés de la sphère partisane, c’est-à-dire des professionnels du droit».
Richard Ferrand au Conseil constitutionnel : "Je préférerais que l'on nomme des gens très éloignés de la sphère partisane, c'est-à-dire des professionnels du droit. (...) En nommant des politiques, ça affaiblit l'institution" estime le député RN @sebchenu#BonjourChezVouspic.twitter.com/jzDeM7uLHV
— Public Sénat (@publicsenat) February 11, 2025
L’eurodéputé Thierry Mariani souligne, pour sa part, le fait que Richard Ferrand se soit prononcé en faveur de la possibilité pour le président de faire un troisième mandat, ce qui est contraire aux dispositions constitutionnelles.
Richard Ferrand devra désormais, à l’instar des personnalités choisies par les présidents des deux chambres, passer le cap de l’audition parlementaire. Par ailleurs, sa nomination peut être empêchée par la commission des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat par un vote à la majorité des trois cinquièmes. Pour l’audition du candidat du chef de l’État, on additionne les votes des commissions des deux chambres.