Résolution européenne en faveur de Kiev : Bardella a voté contre
Source: AP
Le président du Rassemblement national s’est opposé à la résolution du Parlement européen appelant au renforcement du soutien de l’UE à Kiev. Il a par ailleurs refusé de condamner l'initiative de paix de Viktor Orban à Moscou.
Jordan Bardella s’est opposé, le 17 juillet, à la résolution du Parlement européen appelant au renforcement du soutien de l’Union européenne à Kiev. Le texte a été adopté avec 495 voix pour, 137 contre et 47 abstentions.
«Nous ne pouvons pas laisser l’impérialisme russe absorber l’Ukraine, nous ne devons pas laisser l’agresseur russe violer impunément la souveraineté territoriale de l’Ukraine», a d’abord assuré Jordan Bardella, avant de critiquer la résolution du groupe Renew Europe, présidé par la macroniste Valérie Hayer.
Celle-ci «pose problème à plusieurs titres» : le président du Rassemblement national (RN) a dénoncé le fait que chaque État membre de l'UE devrait consacrer 0,25% de son PIB par an au soutien à Kiev. Soit «7 milliards d’euros par an», a-t-il souligné.
Lignes rouges
«Nous ne sommes pas favorables à la livraison d'armes permettant de frapper directement le territoire russe, ni à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN. Ces deux propositions nourriraient, je le crois, un risque d'escalade avec une puissance nucléaire», a ensuite affirmé l’eurodéputé nationaliste, réitérant deux lignes rouges déjà affirmées par le RN en juin dernier lors de la campagne pour les législatives.
Autre ligne rouge pour le président du Rassemblement national : l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne proposée par cette résolution alors que les négociations d'adhésion entre Bruxelles et Kiev ont été formellement ouvertes le 25 juin dernier. «Elle menacerait la pérennité de notre économie et de notre agriculture en déséquilibrant gravement la Politique agricole commune», a fait valoir le leader du RN.
Bardella défend Orban
Mais surtout, Jordan Bardella a dénoncé la condamnation de la visite de Viktor Orban à Moscou, contenue dans la résolution. Une condamnation qui «fragilise», selon lui, «l’unité des Européens». «On ne peut pas accuser la Hongrie, partenaire fiable de l'Alliance atlantique, de vouloir maintenir ouverts les canaux de discussion», a-t-il défendu.
Jordan Bardella a été élu président du nouveau groupe, qualifié «d’extrême droite», des Patriotes pour l’Europe. Il regroupe les eurodéputés du RN, avec les Hongrois du Fidesz, le parti de Viktor Orban, et les Espagnols de Vox.
Depuis le début du mois, le Premier ministre hongrois mène tambour battant une intense campagne diplomatique à travers le monde pour trouver une porte de sortie au conflit ukrainien. Après avoir demandé un cessez-le-feu le 2 juillet à Volodymyr Zelensky, il a rencontré le président russe Vladimir Poutine le 5 juillet à Moscou puis Xi Jinping à Pékin le 8 juillet. Une attitude vivement critiquée du côté de Bruxelles et des alliés occidentaux de Kiev.
