Macron parle de «décivilisation» : la gauche s’indigne, la droite applaudit

Macron parle de «décivilisation» : la gauche s’indigne, la droite applaudit Source: AFP
Emmanuel Macron le 25 mai 2023 (image d'illustration).
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«Dangereux pour notre pays» : le terme de «décivilisation» employé par Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres du 24 mai a été vivement critiqué à gauche. La droite, elle, se félicite que le président de la République rejoigne ses analyses.

«Complaisance coupable d’Emmanuel Macron envers l’extrême droite, nouvel exemple.» Ce 24 mai sur Twitter, Cyrielle Chatelain donne le ton à gauche. La présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale réagissait aux propos tenus par le président de la République la veille en Conseil des ministres. Evoquant le climat de violence ponctué de plusieurs drames, il avait appelé le gouvernement à «travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation».

Si le terme de «décivilisation» a été créé par le sociologue Norbert Elias à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la gauche a en effet préféré rappeler qu’il était aussi le titre d’un ouvrage de Renaud Camus (Ed. Fayard, 2011). Ce dernier est notamment connu pour avoir forgé le syntagme de «Grand remplacement», dans le livre éponyme de 2011, souvent présenté comme une «théorie complotiste d’extrême droite».

C’est ce qu’a souligné Alexis Corbière, député de La France insoumise (LFI) dans un tweet du 24 mai : «Le concept fumeux de décivilisation lancé par E. Macron est le titre d’un ouvrage de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus.»

Même son de cloche du côté de Manon Aubry, eurodéputée insoumise : «Le président fait sienne la "décivilisation" fumeuse du raciste Renaud Camus.»

Décivilisation, «concept fumeux» ?

«C’est dangereux pour notre pays, tout simplement», s’est pour sa part inquiétée Marine Tondelier. La présidente d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) répondait à BFMTV lors de la marche en soutien au maire démissionnaire de Saint-Brevin.

«Emmanuel Macron vient une fois de plus de nous donner raison», a pour sa part lancé Marine Le Pen à l’Assemblée nationale, ce 25 mai. La présidente du groupe Rassemblement national (RN) a souligné qu’elle parlait «d’ensauvagement depuis des années» et que «la décivilisation, c’est la barbarie».

Invité de l’émission «Les 4 vérités» sur France 2 ce même jour, Bruno Retailleau a détaillé une vision du terme qui rejoint celle de Marine Le Pen. «Il y a décivilisation lorsqu’il y a des phénomènes de barbarie, d’ensauvagement de la société, lorsque l’école ne parvient plus à transmettre les savoirs, lorsqu’il y a une entreprise de déconstruction culturelle en France. La décivilisation c’est l’inverse de la civilisation, qui est ce qui permet à une société de contenir des réflexes violents», a expliqué le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat.

Une ligne qui n’est pas si éloignée de celle du président de la République, qui a appuyé son propos sur plusieurs drames récents : l’infirmière tuée à l’hôpital de Reims, les policiers morts à Roubaix à cause d'un chauffard drogué et alcoolisé, et l’incendie au domicile du maire de Saint-Brevin, qui a provoqué sa démission.

«Phénomènes de barbarie, d’ensauvagement»

Bien que ces événements soient de nature différente, ils illustrent pour Emmanuel Macron le fait que «dans l’ensemble des pays, il y a une forme de mouvement de décivilisation», explique un participant au Conseil des ministres au Parisien, ce 25 mai. Si «le sens de l’histoire des sociétés a toujours été de réduire la part des pulsions pour accroître le respect de l’autre, dans le monde entier, depuis un certain nombre d’années, c’est le mouvement inverse qui semble s’amorcer», aurait ajouté le chef de l’État, selon ce même membre du gouvernement.

Si par cette fuite de propos tenus en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a tenté de reprendre médiatiquement la main, c’est un succès. Reste à traduire la sécurité dans les faits. En 2020, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) dénombrait 120 attaques au couteau par jour. Pour 2019, le chiffre s’élevait à 114. 

Le ministère de l’Intérieur dénombrait par ailleurs 306 700 agressions physiques (y compris intrafamiliales) en 2021, en hausse de 31% depuis 2017. La même année, le nombre d’homicides s’élevait à 842, plaçant la France largement en tête des pays européens pour cet indicateur. A titre de comparaison, en 2020, l’Allemagne déplorait 719 homicides, contre 298 en Espagne et 285 en Italie.

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