Tarifs douaniers de Trump : la France compte riposter avec l'outil commercial le plus puissant de l'UE, selon Bloomberg

Face aux tarifs douaniers de Trump, Paris compte utiliser le puissant Instrument anti-coercition européen contre Washington, alors que l’UE préfère attendre les annonces américaines du 2 avril avant de décider de sa riposte, écrit Bloomberg.
La France veut pousser l’Union européenne à envisager l’utilisation de son outil commercial le plus puissant, l’Instrument anti-coercition (IAC), contre les États-Unis si Donald Trump impose de nouveaux tarifs douaniers jugés injustes, rapporte Bloomberg le 21 mars. Selon le média américain, Paris, ainsi qu’un petit groupe de pays européens, estiment que cet instrument, conçu pour riposter aux mesures économiques coercitives, devrait être «mis sur la table», même si ce n’est pas la solution privilégiée.
L’IAC, soumis à plusieurs conditions, permettrait à l’UE d’appliquer des contre-mesures économiques allant de restrictions commerciales à des sanctions sur les investissements étrangers et la propriété intellectuelle. Cet instrument a été adopté en réponse aux tarifs imposés par Trump lors de son premier mandat et à des actions similaires de la Chine contre la Lituanie après l’ouverture d’un bureau de représentation taïwanais à Vilnius.
Selon Bloomberg, cet outil conçu pour répondre aux mesures coercitives économiques et commerciales reste avant tout un instrument de dissuasion. Son activation nécessiterait un accord des États membres et des consultations avec Washington avant toute contre-mesure.
L’UE temporise
Trump prévoit d’imposer de vastes tarifs douaniers sur plusieurs partenaires commerciaux à partir du 2 avril, affirmant vouloir corriger des barrières non tarifaires comme certaines régulations domestiques ou la TVA européenne. Toutefois, selon une source anonyme citée par Bloomberg, la Commission européenne ne prévoit pas encore d’activer l’IAC. L’UE préfère attendre les annonces américaines du 2 avril avant de décider de sa riposte.
Bien que la France pousse pour une approche plus ferme, l’UE adopte une stratégie prudente, préférant garder l’IAC en réserve tout en préparant une réponse graduée aux mesures de Washington. D’autres sources indiquent que l’UE pourrait retarder sa réponse jusqu’à mi-avril pour laisser place aux négociations. Cependant, les tentatives de contact de la présidente Ursula von der Leyen avec Donald Trump sont restées sans réponse.
Trump a déjà attisé les tensions commerciales en imposant 25 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium, ce qui a conduit l’UE à préparer des tarifs de rétorsion sur 26 milliards d’euros de produits américains.