Passeports électroniques : le Mali rompt avec le français Idemia et choisit le chinois Emptech

Face aux problèmes techniques, logistiques et aux inquiétudes liées à la souveraineté numérique, le Mali a tourné le dos au fournisseur français Idemia pour ses passeports électroniques. C'est désormais l'entreprise chinoise Emptech qui prendra en charge la conception et la fourniture des documents baptisés passeports électroniques AES.
Le Mali a confié la conception et la fourniture de ses nouveaux passeports électroniques à la société chinoise Shenzhen Emperor Technology Co (Emptech), renonçant ainsi à collaborer avec le fournisseur de services français Idemia, qui fournissait ce service stratégique depuis plusieurs années, a rapporté APA News le 17 octobre.
Basée à Shenzhen, dans le sud de la Chine, Emptech est un acteur mondial dans le domaine de la sécurité numérique, fondé en 1995 et spécialisé dans la production de documents d'identité et de solutions biométriques.
Selon APA News, la société chinoise affirme être présente dans plus de 60 pays, dont plusieurs États africains. Elle a notamment fourni le système de passeports électroniques du Burkina Faso, ainsi que des solutions d'identification nationales dans divers pays d'Afrique et d'Asie.
Le nouveau document, appelé passeport électronique AES, vise à renforcer la sécurité et la fiabilité des documents de voyage maliens. D'après l'article, Emptech sera non seulement responsable de la conception, mais aussi de la production et de la fourniture de l'ensemble du système. Les autorités maliennes espèrent ainsi simplifier la délivrance des passeports, qui a souvent été ralentie ces dernières années en raison de problèmes techniques et logistiques.
En 2023, le fournisseur français de solutions de sécurité numérique Idemia s'est retrouvé au centre d'un différend avec Bamako, lorsque les autorités maliennes l'ont accusé de refuser de transmettre certaines données techniques et biométriques provenant du système national de passeports. Cette décision a suscité des inquiétudes liées à la souveraineté numérique. Les désaccords entre le gouvernement malien et l'entreprise française ont finalement entraîné des retards importants dans la délivrance des documents et provoqué de vives critiques parmi la population.