Paludisme : fin du projet de la Fondation Gates au Burkina Faso

Les autorités burkinabè ont décidé de mettre un terme aux activités du projet Target Malaria, un programme financé par la Fondation Gates et consacré à la lutte contre le paludisme à travers l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés. Des ONG locales l'ont dénoncé comme risqué, y voyant une volonté de contrôler les populations africaines.

Le Burkina Faso a décidé de suspendre un programme de recherche financé par la Fondation Gates et destiné à lutter contre le paludisme, l’une des principales causes de mortalité en Afrique, rapporte Bloomberg. Cette décision intervient après de vives critiques émanant d’activistes hostiles à l’influence occidentale.

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Le projet, baptisé Target Malaria, visait à développer une espèce de moustiques incapable de transmettre la maladie. Cette semaine, les autorités burkinabè ont ordonné l’arrêt immédiat de ces activités, a déclaré le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Samuel Paré. Il a également indiqué que tous les échantillons seraient détruits conformément à un protocole strict.

Les premières expérimentations remontent à 2019, lorsque des moustiques mâles génétiquement modifiés ont été relâchés dans le village de Bana, situé à l’ouest du pays et comptant environ un millier d’habitants. Depuis, d’autres libérations ont eu lieu sur différents sites, le dernier lâcher ayant été réalisé quelques jours seulement avant la suspension du programme.

D’après l’Organisation mondiale de la santé, 95 % des décès liés au paludisme surviennent sur le continent africain.

Plusieurs organisations de la société civile au Burkina Faso se sont élevées contre ce projet. Elles l'ont qualifié de risqué, opaque et potentiellement dangereux, alertant sur des conséquences imprévisibles et irréversibles pour la santé humaine et les écosystèmes.

Certains sont même allés plus loin, présentant l’initiative comme un usage irresponsable de la recherche scientifique, destinée selon eux à « exercer un contrôle sur les populations africaines ».