Burkina Faso : après son rapatriement, une autopsie a été effectuée sur Alino Faso ; les causes de la mort restent à déterminer

La justice burkinabè a confirmé avoir pratiqué une autopsie sur le corps d’Alino Faso, décédé dans des conditions controversées à Abidjan. Le corps a été rapatrié et une foule nombreuse lui a rendu hommage, tandis que l’enquête judiciaire se poursuit pour faire la lumière sur cette mort qui suscite de fortes tensions avec la Côte d’Ivoire.
Une autopsie a été pratiquée ce 19 août 2025 au CHU de Bogodogo sur le corps d’Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso. Cette opération a été ordonnée par le doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance Ouagadougou I, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte dès le 31 juillet, à la suite d’une plainte de la famille.
Le procureur du Burkina Faso, Blaise Bazié, a confirmé l’autopsie dans un communiqué publié le 20 août, précisant que les résultats seront versés au dossier. À ce jour, aucune conclusion médicale n’a été rendue publique. Le parquet invite toute personne disposant d’informations utiles à se présenter au cabinet n° 3 du TGI Ouagadougou I.
Alino Faso est mort le 24 juillet 2025 dans une cellule à Abidjan. Le parquet ivoirien parle d’un suicide par pendaison, ce que les autorités burkinabè rejettent catégoriquement. Ouagadougou soupçonne un « assassinat ».
Un retour au pays marqué par l’émotion
Le 18 août, le corps de l’activiste a été rapatrié à Ouagadougou par avion militaire. Le cercueil, recouvert du drapeau national, a été accueilli par une foule nombreuse, en présence de membres du gouvernement, de proches et d’influenceurs. Il a ensuite été transporté vers le CHU de Bogodogo pour l’autopsie.
Des pancartes « Justice pour Alino Faso » ont été brandies, et plusieurs figures publiques ont exprimé leur indignation. La dépouille a ensuite été remise à la famille en vue des obsèques à Gounghin.
Une affaire à portée diplomatique
Le traitement de l’affaire par Abidjan continue de nourrir la controverse. Le gouvernement burkinabè, dénonce un silence anormal de 72 heures entre le décès le 24 juillet et son annonce officielle. La famille et l’ambassade n’ont pas été informées à temps.
Le procureur ivoirien affirme qu’Alino s’est pendu après avoir tenté de s'ouvrir les veines. Cette version est rejetée par Ouagadougou, qui réclame une enquête. L’affaire intervient dans un contexte de rupture entre l’AES (Burkina, Mali, Niger) et les pays de la Cédéao. Pour les autorités burkinabè, la vérité sur la mort d’Alino Faso reste une priorité.