Tunisie : la part des énergies renouvelables atteint le seuil des 10%

Face à ses besoins en énergie, le pays tente de réduire sa consommation d’énergie primaire et de porter la part de production des énergies renouvelables en Tunisie à 35% à l’horizon 2030 grâce à l’abondance de ses ressources d’énergie solaire et éolienne.
Dans une déclaration au micro de la Radio nationale tunisienne, le 24 mai, l’ingénieur et président de l’Agence tunisienne de maîtrise de l’énergie, Aymen Souei, a fait savoir que la part des énergies renouvelables a atteint les 10 % de la production énergétique de la Tunisie, à ce jour.
Face aux défis majeurs qui s’imposent au pays de manière de plus en plus urgente depuis les dix dernières années, le gouvernement avait mis en place une stratégie nationale de maîtrise de l’énergie qui ambitionne de porter la part de production des énergies renouvelables en Tunisie à 35 % à l’horizon 2030. Dans cette même perspective, l’État tunisien s’est également fixé l’objectif de réduire la consommation d’énergie primaire de 30 % grâce à l’efficacité énergétique, explique Aymen Souei.
Optimiste quant à l’avenir du secteur, le chef de l’Agence tunisienne de maîtrise de l’énergie a affirmé : « Nous travaillons actuellement sur un certain nombre de grands projets qui nous permettront inévitablement d’atteindre les objectifs stratégiques ».
Un potentiel de 320 gigawatts d’énergies renouvelables
Selon les chiffres du ministère tunisien de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, la Tunisie dispose d’une puissance totale installée en énergies renouvelables de 771 mégawatts à fin mars 2025 et prévoit, dans l’annonce annuelle 2022-2025, une puissance totale de 3 000 mégawatts en énergies renouvelables.
La Banque mondiale indique, pour sa part, que la demande de pointe en énergie de la Tunisie s’élève à 5 gigawatts, alors que le pays dispose de ressources abondantes pour produire de l’énergie solaire et éolienne estimées à une capacité de 320 gigawatts. Pour subvenir à ses besoins énergétiques, le pays pourrait recourir au secteur privé qui « est disposé à le faire et à vendre l'électricité à la STEG (Société Tunisienne d’Électricité et de Gaz, NDLR), qui bénéficiera d'une énergie propre moins coûteuse que celle actuellement produite à partir du gaz ». Cela ne sera possible qu’à condition de garantir la fiabilité des paiements aux producteurs d’énergie locaux, l’amélioration de la santé financière de STEG (actuellement en difficulté) et l’allègement des lourdeurs bureaucratiques.
Il est à noter que les secteurs économiques les plus énergivores en Tunisie sont ceux des transports et de la construction qui accaparent respectivement 32,1 % et 28,1 % de la production énergétique totale du pays, loin devant le secteur de l’agriculture et de la pêche qui ne consomme que 6,4 %, selon Aymen Souei.