Migration irrégulière : la Tunisie réaffirme son refus d’être un «pays d’asile» ou de «transit» vers l’Europe

Dans le cadre des initiatives internationales relatives aux questions migratoires, le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, a participé, le 11 avril en Italie, à la deuxième réunion des ministres de l’Intérieur des pays membres du Comité de pilotage pour le retour volontaire des migrants irréguliers vers leurs pays d’origine.
Le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, a participé, le 11 avril à Naples, à la deuxième réunion des ministres de l’Intérieur des pays membres du Comité de pilotage pour le retour volontaire des migrants irréguliers vers leurs pays d’origine. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'efforts internationaux visant à renforcer la coopération en matière de gestion des flux migratoires, notamment en ce qui concerne le retour des migrants en situation irrégulière.
Lors de son intervention, il a souligné que « la Tunisie refuse catégoriquement d’être un pays d’installation, d’asile ou encore de garde-frontières pour d’autres pays », indique un communiqué du ministère relayé par l’agence Tunis-Afrique Presse (TAP).
Évoquant la situation géopolitique complexe dans la région du Sahel et du Sahara, marquée par une croissance démographique rapide, le ministre tunisien a énuméré les facteurs qui poussent de nombreux jeunes à prendre des risques en migrant irrégulièrement vers l’Europe.
Selon le communiqué, la Tunisie fait partie des pays les plus touchés par ce phénomène, en raison de sa proximité géographique avec l'Europe.
Le ministre de l'Intérieur a, par ailleurs, salué les efforts constants pour préserver « les acquis du peuple tunisien, son identité et sa structure démographique », rappelant que « les forces sécuritaires et militaires tunisiennes assureront uniquement la protection des frontières nationales et veilleront à la préservation de la souveraineté du pays ».
Migration irrégulière : le ministre tunisien plaide pour une coopération internationale renforcée
Dans cette optique, Khaled Nouri a souligné l’importance d’adopter une approche collective et globale pour comprendre les causes de la migration irrégulière, insistant sur la nécessité de renforcer la coopération internationale en privilégiant des partenariats équilibrés, un partage équitable des responsabilités et des initiatives de développement.
Selon lui, il est crucial de créer des projets bénéfiques pour les pays d’origine et de transit, comme l’indique le communiqué.
Nouri a également mis en avant l'importance d'investir davantage dans les pays du sud de la Méditerranée afin de créer des emplois et d’améliorer les conditions de vie. À ce titre, il a évoqué l'importance d’intensifier les efforts diplomatiques avec les pays du Sahel et du Sahara pour faciliter le retour volontaire de leurs ressortissants.
Il convient de noter que cette réunion, organisée par le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a passé en revue les mesures nécessaires pour faciliter le retour volontaire des migrants en situation irrégulière.
Les autorités tunisiennes annoncent régulièrement la mise en échec de tentatives de migration irrégulière vers les côtes européennes et l’interpellation de centaines de migrants originaires de Tunisie ou d’autres pays africains. Cette situation intervient alors que la pression exercée par l'Union européenne sur la Tunisie s’intensifie, l'incitant à renforcer le contrôle de ses côtes et à empêcher le départ des embarcations de fortune.