L’Afrique devrait être un pilier majeur de la production de gaz naturel à l'horizon 2050, selon un rapport des pays exportateurs de gaz

Un récent rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) a anticipé une hausse importante de la demande mondiale en gaz naturel de 32 % à l’horizon 2050. Ces prévisions mettent en lumière des enjeux énergétiques et économiques importants tant pour un pays comme l’Algérie que pour tout le continent africain.
Anticipant une explosion littérale de la demande de gaz naturel dans le monde, le rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), intitulé dans sa 9ᵉ édition, «GECF Global Outlook 2050», a été rendu public à Doha, au Qatar, en tant que «vision prospective de la manière dont la croissance économique, les changements démographiques, les avancées technologiques et les politiques climatiques façonneront le rôle du gaz naturel dans un monde en évolution rapide».
Selon ce rapport, les perspectives de la demande de gaz naturel devraient augmenter de manière spectaculaire à hauteur de 32 % à l’horizon 2050, avec un déplacement du centre de gravité de la production gazière vers le Moyen-Orient, l’Eurasie et l’Afrique qui devraient générer près de 90 % de la croissance de la production mondiale de gaz naturel, explique le rapport de la GECF.
«L’Afrique est en train de devenir un fournisseur majeur de GNL, tirant profit de ses vastes réserves inexploitées, tandis que l’Amérique du Nord et l’Europe devraient connaître une baisse de leur production», explique la même source.
Afrique : investir plus pour produire plus
La hausse globale de la production nécessitera des investissements d’une valeur de 11.1 milliards de dollars à l’horizon 2050 pour l’ensemble de la planète afin de prospecter et d'extraire le gaz naturel et pour créer et développer les infrastructures de transport et de distribution de cette énergie.
La production de gaz naturel du continent africain devrait doubler, passant des 252 milliards de mètres cubes relevés en 2023 à 502 milliards de mètres cubes prévus pour 2050, avec une croissance moyenne de 2,5 % par an. La part de production du continent à l'échelle mondiale devrait, elle aussi, passer de 6 % à 11 % durant les mêmes périodes.
Les disparités du mix énergétique en Afrique
Pour l’Afrique du Nord, qui compte des pays producteurs majeurs à l’échelle mondiale tels que l’Algérie et l'Égypte, «le gaz naturel représente actuellement 48 % du mix énergétique. Il devrait rester une source d'énergie principale pendant la période de prévision». Cette stabilité, explique le rapport de la GECF «reflète l'infrastructure établie de la sous-région, ses capacités de production domestique et sa dépendance de longue date au gaz naturel».
Il en va autrement pour l’Afrique subsaharienne, où le gaz naturel mix énergétique en 2023 ne représentait que 5 %, mais qui devrait augmenter jusqu’à 17 % d'ici à 2050, note le rapport, «soutenu par l'industrialisation, l'électrification et l'accès croissant à des combustibles de cuisson plus propres».
Selon le secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz, Mohamed Hamel, le gaz naturel n’est pas seulement une ressource énergétique pour l’Afrique, «c’est un catalyseur de croissance, d’industrialisation et de prospérité. Garantir l’accès au gaz naturel n’est pas uniquement une nécessité économique, mais une obligation morale pour sortir les populations de la pauvreté», dans le continent.