République démocratique du Congo : le secrétaire adjoint de l’ONU en visite dans le Nord-Kivu
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Au Congo, Jean-Pierre Lacroix est venu plaider pour l’application de la résolution 27-73 (2025) du Conseil de sécurité et le respect de l’intégrité territoriale du pays ainsi que la mise en œuvre des Processus de Luanda et de Nairobi.
Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, s’est rendu le 28 février à Beni, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’occasion pour lui d’insister sur le respect de l’intégrité territoriale du pays, alors que le groupe armé M23, soutenu par les forces rwandaises, contrôle plusieurs territoires dans l’est de la RDC. Beni est devenue provisoirement la capitale provinciale du Nord-Kivu, le M23 s’étant emparé de la ville de Goma il y a plusieurs semaines.
Au cours de sa visite à Beni, Jean-Pierre Lacroix a rencontré les autorités provinciales, le nouveau commandant de la force de maintien de la paix de l’ONU ainsi que les Casques bleus de la Monescu déployés dans la région. Le chef des opérations de paix a réitéré son appel à l’application de la résolution 27-73 (2025) du Conseil de sécurité, en insistant sur le respect de l’intégrité territoriale de la RDC et la fin de l’offensive du M23, ainsi que la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des Processus de Luanda et de Nairobi.
La visite de Jean-Pierre Lacroix au Nord-Kivu fait suite aux rencontres dans la capitale congolaise Kinshasa avec des responsables gouvernementaux, dont le président Félix Tshisekedi et la Première ministre Judith Suminwa. Sa visite en RDC intervient alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, poursuivent leur percée dans l’est du pays après s’être emparés des importantes villes de Goma et de Bukavu, respectivement capitales du Nord et du Sud-Kivu.
Une offensive d'envergure
Le groupe rebelle mène depuis le début de l’année une offensive d’envergure qui lui a permis d’étendre significativement son territoire. L’escalade récente des combats a entraîné la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers d'habitants selon l'ONU, aggravant la crise dans l'est du pays.
Alors que l’armée de Kinshasa, appuyée par la mission de la Communauté d'Afrique australe (SAMIDRC) et celle de l’ONU (Monusco), tente de contenir les rebelles, les efforts diplomatiques, tels que le processus de Luanda parrainé par l’Angola ou les récentes tentatives de médiation du Kenya, peinent à produire des résultats concrets face à l'absence de coopération du Rwanda.
Tandis que Kinshasa accuse Kigali d’avoir déployé 10 000 soldats dans l’est de la RDC, et que des pays voisins accusent le Rwanda de déstabiliser toute la région, Kigali nie cela, affirmant ne prendre que des mesures défensives, et accuse à son tour Kinshasa de soutenir les militants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le président rwandais Paul Kagame affirmait à CNN le 3 février «ne pas savoir» si des troupes de son pays étaient présentes en RDC.
La République démocratique du Congo est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, particulièrement actif dans l’est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement.