Tunisie : la croissance économique devrait atteindre 1,8% en 2025 et 2,2% en 2026, selon la BERD
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De 1,2% en 2024 à 1,8% en 2025 puis à 2,2% en 2026 : la Tunisie devrait connaître une amélioration notable de sa croissance économique, mais reste toutefois vulnérable aux chocs majeurs, selon les prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.
La croissance économique en Tunisie devrait passer de 1,2% en 2024 à 1,8% en 2025 et à 2,2% en 2026, prévoit la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), dans son dernier rapport sur «les perspectives économiques régionales», publié le 27 février et relayé par l’agence de presse tunisienne TAP. D’après la BERD, cette croissance connaît une dynamique positive grâce à la poursuite de l'assainissement budgétaire et à la reprise des exportations et des recettes touristiques.
Les chiffres notables cités dans le rapport montrent que l'inflation s'est établie en moyenne à 7,1% entre janvier et novembre 2024, contre 9,5% durant la même période en 2023, tandis que le chômage a légèrement augmenté, pour atteindre 16% au deuxième trimestre 2024. Les réserves de change sont restées stables à 25 milliards de dollars en novembre 2024, couvrant 3,7 mois d'importations.
D’après la BERD, la Tunisie a réduit sa dette extérieure à 50% en 2024 contre 70% en 2019. La dette publique reste en revanche élevée, relève la banque qui l’estime à 82,2% du PIB en 2024, mais elle devrait baisser à 80,5% en 2025, grâce aux efforts d'assainissement budgétaire. La banque estime que le déficit budgétaire devrait atteindre 6,3% du PIB en 2025, tandis qu’un plan d'assainissement budgétaire à moyen terme viserait un déficit de 5,5% du PIB et une masse salariale de 13,3% du PIB.
Le déficit du compte courant s'est établi quant à lui à 1,6% du PIB de janvier à novembre 2024, en baisse par rapport aux 2,3% de la même période l'année précédente. «Cela reflète une contraction des importations due à la baisse des prix des produits de base, et à une croissance des exportations tirée par les produits mécaniques, électriques et l'huile d'olive», explique le rapport de l'institution.
«Vulnérable aux chocs majeurs»
«La position extérieure de la Tunisie s'est améliorée mais reste vulnérable aux chocs majeurs», a fait encore remarquer la BERD dans son rapport, qui passe en revue également les perspectives des économies de l'Egypte, de la Jordanie, du Maroc et du Liban. En dépit des perspectives positives pour les deux prochaines années, d'importants risques de détérioration subsistent, tels que la reprise des guerres, l'incertitude entourant l'aide étrangère et les politiques tarifaires, ainsi que les chocs liés au climat, explique le rapport de la banque.
Concernant la région du sud et de l'est de la Méditerranée, la BERD prévoit dans son rapport une accélération de la croissance pour atteindre 3,7% en 2025, contre 2,5% en 2024. La croissance moyenne devrait augmenter légèrement pour atteindre 4,1% en 2026. Toutefois, l'incertitude sur les règles du commerce mondial pèse sur l'investissement et la production. «La reprise s'est amorcée à la fin de l'année 2024, après une croissance essentiellement modérée due à une période prolongée d'instabilité régionale et à une forte contraction de la production au Liban à la suite de la guerre avec Israël», indique notamment la BERD.