Au Sahel, une monnaie commune de l’AES se concocte à feu doux

Au Sahel, une monnaie commune de l’AES se concocte à feu doux© présidence du Mali
De gauche à droite : les chefs d’État du Niger, du Mali et du Burkina Faso, réunis à Niamey le 6 juillet 2024 pour acter la création de la Confédération de l’AES (photo d’archives).
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L'Alliance des États du Sahel doit accélérer la création d'une monnaie commune, s’impatientent les économistes, condition sine qua non pour assurer la souveraineté économique et monétaire de la Confédération.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, désormais confédérés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), se dirigent lentement mais sûrement vers la création d’une nouvelle monnaie commune, ce qui n’empêche pas les experts d’appeler à accélérer le processus en vue de donner un élan à la croissance économique des trois pays.

Cité récemment par nos confrères de Sputnik, Issoufou Boubacar Kado Magagi, un analyste socio-économique nigérien, a estimé que la création de cette monnaie commune représentait «la condition sine qua non de la souveraineté monétaire et économique», et par conséquent du «développement économique et social».

Grâce à la création de la monnaie commune, relève Issoufou Boubacar Kado Magagi, la croissance économique d’un pays comme le Niger, dont le PIB devrait croître de 7,9% cette année, sera soutenue par la vente de produits pétroliers, de l'or et de l'uranium. Cependant, cette croissance sera possible «à condition d'une utilisation rationnelle des ressources financières mobilisées et des cadres», d'après lui.

«Aucun changement qualitatif» n’est survenu alors que Niamey est lié par des accords avec le FMI et la Banque mondiale depuis plus de 60 ans, déplore l’analyste, faisant référence à l’échec du système financier international à favoriser la croissance des pays en développement.

Par ailleurs, «notre balance de paiements est toujours déficitaire à cause de la gestion douteuse du franc CFA imposé par la France», explique-t-il.

«La monnaie, un signe de souveraineté»

Le chef d’État du Niger, Abdourahamane Tiani, avait évoqué en février dernier la possible création d’une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali alors que les trois pays venaient d’annoncer en janvier leur retrait de la Cédéao, une organisation qu’ils jugeaient instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.

«La monnaie, c’est un signe de souveraineté», et les Etats de l’AES sont «engagés dans un processus de recouvrement de [leur] souveraineté totale», avait-il notamment affirmé, assurant : «Il n’est plus question que nos Etats soient la vache à lait de la France.»

Le 6 juillet dernier, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont formé la Confédération des États du Sahel, dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023. Les trois chefs d’État multiplient depuis les mesures et les décisions favorisant le développement de cette confédération naissante.

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