Quatre camionneurs marocains «disparus» à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger
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L'ambassade du Maroc coopère avec les autorités du Burkina Faso pour rechercher quatre chauffeurs de camion marocains, portés disparus à la frontière avec le Niger. Surgit l’hypothèse d’un enlèvement par un groupe armé sur fond de montée du terrorisme dans cette région.
Quatre camionneurs marocains «ont disparu» alors qu'ils traversaient la frontière entre le Burkina Faso et le Niger le 18 janvier, ont rapporté des agences de presse internationales et des médias locaux, citant des sources diplomatiques et sécuritaires du Maroc et du Burkina Faso.
Selon des informations relayées, les quatre routiers auraient très probablement été enlevés par des groupes armés. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS), groupe terroriste opérant dans la région du Sahel, est soupçonné d’avoir mené l’enlèvement.
L’ambassade du Maroc au Burkina Faso a indiqué collaborer étroitement avec les autorités de Ouagadougou pour retrouver les chauffeurs disparus, confirmant que «les autorités burkinabées avaient commencé leurs enquêtes sur l’incident».
Les chauffeurs portés disparus ont emprunté une route traversant une zone «réputée pour sa dangerosité», où des cellules terroristes et des groupes armés connus pour leurs actes de pillage et de coupures de route sont actifs, rapporte le portail d’information marocain Hespress, citant des sources diplomatiques.
Une «aventure aux conséquences imprévisibles»
La route en question, précise Hespress, relie la ville de Dori au nord-est du Burkina Faso à celle de Téra à l’ouest du Niger. «Circuler sur cet axe, sans escorte, représente une aventure aux conséquences imprévisibles», pointe le média.
Les chauffeurs, à bord de trois camions – dont l’un était conduit par un conducteur de réserve – auraient décidé de circuler sans escorte, après avoir attendu celle-ci pendant une semaine, ont relaté des rapports de presse.
Début janvier, un convoi de camions marocains avait été attaqué à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, ont rappelé les médias marocains. Bien que cette attaque n’ait pas fait de victimes, elle témoigne des dangers persistants auxquels sont confrontés les transporteurs opérant dans cette région, pointe la presse locale.
Défis sécuritaires au Sahel
Le Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré depuis le coup d'État de septembre 2022, est confronté à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles au même titre que ses deux voisins, le Mali et le Niger.
Afin de faire face à l'insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Ouagadougou s'est allié à Bamako et Niamey en actant le 6 juillet 2024 la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023.
Les trois États sahéliens avaient annoncé, le 28 janvier 2024, leur retrait de la Cédéao, une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, justifiant cette décision par l’ingérence de puissances étrangères et la non-assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme.
