Jour de vote au Ghana : scrutin sous tension économique

Jour de vote au Ghana : scrutin sous tension économique© Anadolu Agency
Au Ghana, les électeurs se rendront aux urnes pour élire 275 députés ainsi qu'un nouveau président.
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Le Ghana se rend aux urnes ce 7 décembre pour élire un nouveau président, marquant la fin de deux mandats de quatre ans du président sortant Nana Akufo-Addo. Les deux principaux candidats en lice sont le vice-président Mahamudu Bawumia et l'ancien président John Mahama. Les électeurs élisent également 275 députés.

Ce 7 décembre, les Ghanéens votent pour choisir un nouveau président, alors que Nana Akufo-Addo s’apprête à quitter ses fonctions en janvier après deux mandats, la limite fixée par la Constitution.

Dans un Ghana de 34 millions d’habitants, près de 18,8 millions d’électeurs sont appelés à trancher parmi 12 candidats. En tête d’affiche, Mahamudu Bawumia, vice-président et porte-étendard du New Patriotic Party (NPP), et John Dramani Mahama, ancien président et figure de proue du National Democratic Congress (NDC), qui aspire à un retour au pouvoir après son mandat de 2012 à 2017.

Selon un récent sondage de l'organisation indépendante Global InfoAnalytics, l'ancien président Mahama mène la course avec 52 % des intentions de vote, contre 41 % pour Bawumia.

Au cœur des préoccupations des électeurs ghanéens figurent l’explosion de la dette publique ainsi que les accusations de corruption contre le gouvernement en place. Ces enjeux, à la fois économiques et éthiques, dominent le débat de ce scrutin.

«Ghana au-delà de l’aide»

Sous les mandats de Mahama, son administration a été critiquée pour les coupures d’électricité fréquentes, la dépréciation de la monnaie et des accusations de corruption. Le gouvernement actuel, dirigé par Bawumia à la tête de l’équipe économique, avait battu Mahama en 2016 et 2020 avec la promesse d’une nouvelle ère de développement et d’un «Ghana au-delà de l’aide». 

Cependant, le deuxième plus grand producteur de cacao au monde a plongé dans sa pire crise économique depuis des années sous la direction du vice-président Bawumia – ancien vice-gouverneur de la banque centrale – et du président sortant. En 2022, le gouvernement a fait défaut sur la majorité de sa dette extérieure de 30 milliards de dollars après des années d’emprunts massifs.

Un rapport d’Afrobarometer publié en septembre dernier a révélé une baisse de la confiance du public dans la capacité du gouvernement du NPP à gérer l’économie et à améliorer les conditions de vie dans le premier producteur d’or d’Afrique.

L’enquête en question a également montré que les Ghanéens considèrent le chômage comme le problème le plus urgent, suivi des infrastructures, qui ont bénéficié d'investissements importants sous le mandat de Mahama.

Bawumia et Mahama : le duel des bilans

Lors d’un dernier rassemblement à Accra le 5 décembre, Bawumia a insisté devant des centaines de partisans que, malgré les défis, l’économie avait mieux performé que sous le mandat de son rival.

«En ce qui concerne la macroéconomie, c’est le jour et la nuit. Nous avons créé plus d’emplois que lui», a-t-il déclaré lors du rassemblement sur le campus de l’Université du Ghana.

«Nous avons maintenu l’électricité. Sur quelle base Mahama veut-il revenir ?» a ajouté l’économiste.

De son côté, Mahama a attiré des électeurs à un rassemblement rival à Madina, non loin de l’endroit où se trouvait Bawumia, les incitant à «réinitialiser le pays» lors d’une élection qu’il qualifie de «moment décisif» pour l’ancienne colonie britannique.

«Je suis engagé à construire une économie stable, sûre et viable 24 heures sur 24, qui crée des opportunités pour des millions d’emplois. Je m’engage à mettre en œuvre des mesures économiques pour lutter contre l’inflation et rendre la nourriture abordable pour tous les ménages», a-t-il déclaré.

Dissidence électorale 

Interrogé par RT après avoir déposé son bulletin à Accra, Nana Yaw, étudiant à l’Université du Ghana, a expliqué avoir choisi Nana Kwame Bediako du New Force Movement, un parti nouvellement formé, en raison de sa «déception» envers le NPP et le NDC.

«Ils sont devenus complaisants. Il est temps qu’un troisième parti fort fasse émerger une alternative et les tienne responsables», a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’un changement.

De son côté, Adwoa Driketta, coiffeuse, a opté pour Mahama du NDC, reprochant au gouvernement en place sa «mauvaise gestion» du pays.

«Nous avons vécu sous son gouvernement, puis sous celui du NPP. C’est incroyable comment le NPP a conduit le pays à la ruine en seulement huit ans», a-t-elle regretté.

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